Le collectif Alternatiba Haïti et le Groupe d’action francophone pour l’environnement (GAFE) en Haïti ont organisé les 24 et 25 octobre 2019 deux grandes conférences sur le climat à l’hôtel Le Plaza au champ de mars. Cette activité s’inscrit dans leur lutte non-violente pour la protection de l’environnement dans le pays.
« Engagement citoyen et transition écologique », tel a été le thème de la première conférence animée par le cineaste Arnold Antonin le jeudi 24 octobre 2019. M. Antonin a, au cours de son intervention, fait l’exposé des multiples problèmes climatiques dont le pays fait face.
Selon Arnold Antonin les dirigeant.e.s du pays devraient penser à choisir d’autres moyens de transport. « C’est regrettable que les moyens de transport ici soient tous [en grande majorité] des moyens qui utilisent de l’essence », observe-t-il. D’ailleurs, nous ne produisons pas de carburant, poursuit le cinéaste. C’est trop coûteux pour un pays comme Haïti. De plus, les gaz dégagés pas les moteurs de ces véhicules polluent notre environnement, ajoute-t-il lors de son exposé.
Pour combattre la situation, M. Antonin invite les participant.e.s à s’impliquer dans une lutte non-violente pour l’environnement. « Vous devez vous regrouper pour parler d’écologie », insiste-t-il. Il y a plusieurs façons, dit-il, pour mener une lutte sans violence. Vous pouvez organiser des marches pacifiques, signer des pétitions, écrire des articles dans des journaux, organiser des conférences, des spectacles artistiques pour faire passer vos revendications [….]. Toutefois, Arnold Antonin leur prévient que la bataille ne sera pas facile, car il.elle.s feront face aux pressions des antagonistes.
En dépit des différents mouvements de protestation qui régnaient à Pétion-Ville et au champs de mars où des étudiant.e.s exprimaient leur mécontentement face au gouvernement haïtien, le public était au rendez-vous pour le deuxième jour, soit le vendredi 25 octobre.
En effet, deux intervenants, Azarin Frantz et Polyte Francdor, ont échangé avec le public autour du sujet : « Décentralisation et écologie ». D’entrée de jeu dans son intervention, Azarin Frantz, le président des ASEC de l’Ouest affirme qu’on ne peut parler de développement sans la décentralisation. Pour lui le développement du pays doit passer par les élus locaux.
De son côté, Polyte Francdor regrette qu’on n’arrive pas à renouveler les membres des ASEC à temps alors qu’ils ont de grandes choses à faire dans leurs sections communales. « Les ASEC ont aussi pour mission de contrôler les aires protégées, a fait savoir le président de l’Assemblée des Sections Communales de la Grand’Anse. Cependant, dit-il, faute de moyens, les ASEC sont dans l’incapacité d’accomplir leur tâche. Il plaide pour que les autorités centrales mettent plus de moyens économiques à leur disposition.
Pour cette série de causerie, trois conférences ont été programmées. La dernière se fera aux Gonaïves sur la thématique « Enjeux écologiques des élections ».
Molière ADELY est journaliste/redacteur à palmes Magazine. Il est également étudiant en sciences anthropologiques et sociologiques à l’Université d’État d’Haïti. Il collabore avec d’autres médias à Port-au-Prince. Il aime la culture et la politique. Il est aussi un passionné des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)