Des bandits armés de “Gran Ravin” ont pillé et incendié l’atelier Farmacraft, propriété du peintre et sculpteur Lionel St Eloi lors de leurs attaques répétées à Carrefour-Feuilles.
Art et métiers, tel est le crédo de l’atelier d’art Farmacraft. Une initiative au service des jeunes de Carrefour-Feuilles qui propose des formations en sculpture, peinture, musique et en cosmétologie. Duckens St Eloi, Zikiki de son nom d’artiste, fils de Lionel St Eloi, était formateur à l’atelier et aussi l’un des initiateurs du projet. L’atelier a été mis en place dans l’objectif de donner aux jeunes un espace où ils pourront s’épanouir et acquérir de nouvelles connaissances. Le chanteur du groupe musical Yizra’el évoque l’importance de l’atelier d’art Farmacraft pour lui et sa famille notamment son père.
L’impasse St Eloi où se situe l’atelier est méconnaissable. Elle est devenue impraticable. Auparavant, cette impasse illustre bien le travail de l’atelier car on pouvait contempler des œuvres en ferblanterie et des peintures sur les façades des maisons. La fureur des gangs de “Gran ravin” a tout emporté. Des tableaux, sculptures, instruments de musique et de sonorisation ainsi que des matériels didactiques ont été consumés avec l’atelier. Tous les revenus de la famille St Eloi sont partis en fumée, explique Zikiki. Le déchaînement de la violence a aussi contraint des formateurs et élèves de l’atelier à laisser le quartier de Carrefour-Feuilles. Ces derniers qui se retrouvent dans des abris provisoires vivent dans des conditions difficiles.
Choc psychologique pour ces victimes de la terreur créée par les gangs
Le peintre et sculpteur Ricardo Valcin qui avait mis du sien dans le fonctionnement de cet atelier a perdu ses œuvres et sa maison. Il évoque son mal-être devant l’obligation de se séparer de sa famille et la perte de ses travaux. Ces dégâts ont grandement affecté sa santé. Il en est de même pour Lionel St Eloi dont les bandits avaient occupé sa maison après l’avoir incendiée. C’est un choc pour lui.
Zikiki, de son côté, dit essayer de se reprendre après l’attaque des bandits contre sa résidence. Il regrette le fait qu’en dépit du fait que les artistes n’ont pas cessé d’appeler les autorités à assumer leurs responsabilités, ils font la sourde oreille. Zikiki croit qu’il est urgent que des dispositions concrètes soient prises pour freiner l’action des bandits.
Les artistes ne comptent pas abandonner
En dépit de ces moments noirs, Ricardo Valcin n’a pas lâché son pinceau. Il est impatient de pouvoir retourner dans sa maison et retrouver ses tableaux et ses sculptures qui lui ont coûté tant d’années d’effort. Zikiki continue d’accompagner les jeunes et souhaite reprendre le travail avec eux. Il en a profité pour lancer un appel à la solidarité aux réfugiés logés au Gymnasium Vincent, au grand cimetière, et dans les établissements scolaires, qui pour la plupart ont tout perdu et manquent de tout!
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