Les 29 février et 1er mars 2020 MOLICAJ a organisé un événement en l’honneur de Faustin Soulouque. Visite du tombeau de l’impératrice Adelina, Te Deum, parade, prestations musicales et théâtrales, concours de rue constituent autant d’activités qui ont animé cette fête.
Faustin Elie Soulouque est un personnage emblématique très important pour la ville de Petit-Goâve. Le lycée ainsi qu’une place publique de la ville portent son nom. C’est l’unique petit-goâvien à être devenu président et empereur, soit respectivement en 1847 et en 1849. Ainsi, le 1er mars est un jour réservé pour le commémorer. Il coïncide aussi avec la fête du lycée Faustin Soulouque. Alors que l’empereur continue d’être honoré chaque année, l’impératrice tombe dans l’oubli total. « Festi Soulouquois » est cette initiative du Mouvement littéraire, culturel et artistique des jeunes (MOLICAJ) pour fêter de façon grandiose Faustin Soulouque. Une autre occasion d’élever l’empereur au rang honorifique. Cette occasion a été aussi bénéfique pour l’impératrice car l’une des activités lui a été dédiée.
En effet, le 29 février des dizaines de personnes ont assisté au dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de l’impératrice. Née en 1795, Adélina, de son nom complet Elisabeth Dérival Adélina Lévèque est morte en 1870. Elle a été enterrée à Vialet. Le lieu où elle a été enterrée était méconnaissable jusqu’au 29 février 2020. C’est avec l’aide d’un habitant de la zone que son tombeau a été découvert. Les habitants ont dû nettoyer ses alentours avant les propos de certains membres du Molicaj et du maire adjoint. Le dépôt de gerbes, geste symbolique envers la grande dame, est donc effectuée 150 ans plus tard, soit 1870-2020. En d’autres termes, c’est 150 ans plus tard que la mémoire d’Adelina est restituée. Constaël Adrien, professeur de renom, considère l’occasion comme un devoir de mémoire qu’il est en train d’accomplir. C’est avec tristesse qu’il regarde le tombeau de l’impératrice au milieu du marécage. Il espère qu’un mausolée sera dressé un jour à l’endroit de la dame.
La fête du lycée Faustin Soulouque
L’Église catholique de Petit-Goâve a été remplie de lycéen.ne.s qui venaient assister à une messe tout à fait spéciale. C’est le 1er mars, la fête de leur établissement. Le Te Deum réalisé tôt dans la matinée était suivi d’une parade qu’il.elle.s ont exécutée avec le MOLICAJ. Le son des instruments à cuivre les accompagnait durant le parcours tout en entonnant le chant du lycée. Des gerbes de fleurs ont été déposées au cimetière sur la tombe de Faustin Soulouque, au lycée ainsi que sur la place Soulouque. Ensuite, l’après-midi a fait place aux prestations ainsi qu’à la remise du prix à la rue championne.
La place d’armes de Petit-Goâve a accueilli de nombreuses personnalités de la ville pour prendre part aux festivités. La cérémonie culturelle a été introduite par Tania Jean qui chantait l’hymne national. Dans les propos d’ouverture, la coordonnatrice du MOLICAJ, Daana-Sthernith Eldimé, a remercié le staff sponsoring de l’initiative. Elle a profité de l’occasion pour inviter tou.te.s les citoyen.ne.s, tous les groupes sociaux culturels, les autorités, les institutions à prendre part prochainement à la deuxième édition du « Festi soulouquois ». Cependant, Jean Samson Limongy, maire de la ville et Pierre Vilus Jean Elius, directeur du lycée ont brillé par leur absence, bien qu’ils aient été invité. Ensuite, les prestations ont succédé à l’historicité de Faustin Soulouque présenté par l’historien Gerson Constant.
Les artistes comme Ricky Fou conscient, Peack man, Don CB ou encore les prestations de Cho kreyòl, de PADH, de Dave ont ravivé l’évènement de vives couleurs. Tous ont défilé sur le podium et ont joué leur partition avec aisance. De plus, la remise des prix de la plus belle rue a été une réussite. Baptisé « Prix soulouquois de la belle rue », ce concours vise à honorer la rue la plus propre de la ville tout en incitant les habitant.e.s à opter pour la salubrité. Le concours avait donc pour jury” Jasmine T. Chéry, Marc-Allande Mainviel et Mustapha Falestin. Les rues qui ont participé sont les rue Desvignes, Louverture, de l’Enterrement, l’avenue Gaston. Et des applaudissements ont salué l’esprit coopératif de la rue Louverture qui lui a permis de remporter le trophée. Celui-ci sera remis très prochainement.
« Festi soulouquois » est une initiative toute nouvelle avec de grandes ambitions. Autant espérer qu’elle garantira à la ville le statut de ville touristique tant recherché. La restitution du tombeau de l’impératrice Adélina Lévèque n’est qu’une pièce dans ce puzzle à rassembler.
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