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Jean Patrick Francillon, le maestro à succès

Trompettiste, trombone et barytoniste de grande classe, Jean Patrick Francillon a jusqu’à présent une carrière marquée par la réussite.


Trompettiste, trombone et barytoniste de grande classe, Jean Patrick Francillon a jusqu’à présent une carrière marquée par la réussite. Musicien de rara à Léogâne, plusieurs bandes ont fait l’agréable expérience de le compter dans leurs rangs. Actuellement, maestro de Sacré-Cœur (bande de rara), ce virtuose du baryton est encore sur la voie de réussir un parcours extraordinaire.

« Tout kote m al jwe, mwen fè siksè », par ces propos Jean Patrick Francillon décrit sa carrière de musicien. Des propos qui semblent sortir directement du royaume de la pédanterie. Mais, à bien regarder le cheminement du musicien natif de la ville de Léogâne, l’on apercevrait rapidement qu’il n’en est nullement question. L’on dirait même que les dieux de la musique l’ont bénit le jour de sa naissance.

Né le 3 mai 1975, Jean Patrick Francillon a connu une joyeuse enfance. Gambadant à travers les bosquets, les champs de canne à sucre, les bassins d’eau de sa terre natale, le garçonnet a profité de son rapport constant avec la nature pour savourer, admirer la musicalité des feuillages d’arbres, le frissonnement des champs de canne au passage du vent et surtout le champ des oiseaux. De là, se développe son sens musical.

Très vite, ses parents remarquèrent son amour pour la musique. Élève du Collège Sainte-Croix de Léogâne, on le fit suivre en même temps des cours de musique à l’école de Saint-Luc. Son talent supérieur aux autres élèves, le rythme des cours le conduit à négliger, jusqu’à abandonner cette école musicale de l’Église Épiscopale. Il a été récupéré, tout de suite, par plusieurs maîtres qui le donnaient des leçons à domicile. Il s’agit de Daniel Téléus, Adler Alliance et de Yves Lamisère. À cette époque, ce dernier était membre de l’orchestre du Palais National. Fasciné par la précocité de Jean Patrick, il profitait de son temps libre pour polir le talent prometteur mais encore brut de son élève.

Des débuts en grande pompe

À dix-sept ans, en 1992, il fait ses débuts dans les rangs de Sacré-Cœur. Première lancée, premier succès pour Jean Patrick Francillon. On l’appelait à cette époque « Ti zwazo » à cause de son habileté extraordinaire à la trompette selon Kesner Romain, président de Sacré-Cœur d’alors. « Il étonnait tout le monde, partout où Sacré-Cœur passe » se rappelle l’un de ses frères musiciens de l’époque. Ses prouesses musicales attirent rapidement la convoitise des autres bandes de rara. Par ailleurs, sa renommée montante a conduit  Almando Keslin, musicien célèbre, à faire choix de lui comme trompettiste à Omni Band en 1994 qu’il a dû laisser en 1996 pour mauvaise gestion économique du propriétaire.

Un passage d’or à Chacha

Envie de nouvelles expériences, Jean Patrick Francillon dit Jeanjean a fait le choix de Chacha parmi la multitude de bande qui sollicitait ses services en 1996. À peine arrivé, il se fait une place au soleil et marque à tout jamais l’histoire de cette bande. Aussi devient-il le premier à jouer du baryton à Chacha.

Sollicité à maintes reprises pour devenir le maestro en chef de cette bande, Jean Jeanjean a refusé. Il préférait la quiétude du musicien le plus talentueux de la bande face à la responsabilité du maestro en chef. Toutefois, il a été pendant 14 ans maestro-adjoint. Depuis son arrivée à Chacha, cette bande n’a cessé de progresser. Elle a passé d’un statut de bande de seconde zone à la première. Participant activement dans les montages de musique, il a orienté les autres musiciens des instruments à cuivre avec une dextérité hors du commun. Il a donc  été l’un des principaux artisans de cette remontée spectaculaire de Chacha.

Durant ces 15 ans au Chacha, Maestro Jeanjean était le chouchou des fans. À la fois puissant et mélodieux, son baryton charmait quiconque se trouvait à sa portée. Qui ne se rappelle de la virtuosité de son baryton dans « 1804 »,  superhit de Chacha en 2009. C’était l’artiste que tout le monde veut voir. Certains attendaient même le passage de Chacha seulement pour l’entendre jouer. C’est avec tristesse que dirigeants, musiciens et fanatiques de Chacha  le voient déposer ses valises à Sacré-Cœur en 2012.

Maestro Jeanjean répondant aux questions des journalistes

 Au sommet avec Sacré-Cœur  

En 2012, il est de retour chez lui à Sacré-Cœur, bande de son quartier natal, comme maestro en chef. « J’étais motivé pour relever le niveau de ma bande » se rappelle-t-il à ses premières répétitions. C’était chose faite. Sacré-Cœur qui a connu des moments de déboires après la mort de Penel Romain, a retrouvé toutes ses forces avec Maestro Jeanjean. Pour le maestro, c’est le summum de sa carrière. Selon Jean Patrick, fan de Skah Shah # 1, il a accompli quelque chose qui le rapproche de Pierre Maxène. Ce dernier, ancien maestro de regretté mémoire de La Fleur de Rose, est le plus grand barytoniste de tous les temps dans l’histoire du rara selon Maestro Jeanjean.

Sacré-Cœur faisait partie des meilleurs bandes de la saison 2012 et son titre « Jeneral la rive » était sur toutes les lèvres. C’était un Maestro Jeanjean au sommet de son art. Aussi le surnomme-t-on « Général ». Plus puissant que jamais, son baryton se fait entendre à une centaine de mètres dans des solos bien travaillés et sans fausses notes.  Avec son instrument qu’il chouchoute comme un bébé, il règne en maitre. Sa renommée grandit davantage. Il a passé deux saisons à Sacré-Cœur avec la même fureur. Il quitte Sacré-Cœur après la saison de 2013.  

Parcours sans faute à Ste Rose Gwo Bèf

Jean Patrick Francillon est arrivé en 2014 à Ste Rose avec un statut d’un des meilleurs barytonistes. Aussi met-il son talent mûri par l’expérience, son sens de responsabilité au service de cette bande. Deux ans après son arrivée, on le confie les rênes de la bande. C’était le même Mastro Jeanjean de Sacré-Cœur. Néanmoins, il accomplit de nouvelles prouesses. Avec lui, Ste Rose consolide sa place parmi les meilleures bandes de rara de Léogâne. Il se rappelle même des dimanches Pâques passés à Ste Rose. « C’était émouvant, réconfortant de voir tout ce monde présent rien que pour la bande que tu diriges » nous dit-il en se rappelant la foule qui suivait Ste Rose lors des défilés.

Encore sur la voie du succès

Du haut de ses 44 ans, il fait encore belle allure. Il est encore avide de victoire, nous dit-il. Actuellement, maestro en chef de Sacré-Cœur pour une troisième fois dans sa carrière, il est encore sur le point d’accomplir une fois encore un parcours extraordinaire. Père de Jean Carlvens, Clavens et de Madonna Strella, Jean Patrick Francillon espère prendre sa retraite comme le meilleur barytoniste de tous les temps dans l’histoire du rara.  

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