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Festival « Nouvelles vues Haïti », nouvelle vie du cinéma haïtien

En Haïti, le cinéma communément appelé septième art, est l’un des secteurs les plus négligés voire oubliés. En 2019, les statistiques sont pauvres ici pour parler de l’existence de cet art. Dans un contexte aussi navrant, le festival « Nouvelles vues Haïti » veut donner de l’espoir. Retour sur la troisième édition dudit festival.

L’association « Sine nouvel », supportée par plusieurs partenaires, notamment la FOKAL, l’Ambassade de France en Haïti, l’AIMF et l’Institut français en Haïti, propose au public haïtien depuis déjà trois ans un festival intitulé : « Nouvelles vues Haïti ». Dans le cadre de cette activité on retrouve : des ateliers organisés surtout pour les femmes, des causeries, des rencontres, des conférences, des tables rondes, des masters classes et des projections de films haïtiens et étrangers. De surcroît, l’équipe a intégré cette année un programme d’éducation à l’image visant à éveiller la capacité d’analyse et l’esprit critique chez les enfants  sur  différentes thématiques.

Pour cette troisième édition, le festival a mis le projecteur sur la République Dominicaine. Un choix bien calculé, vue la montée significative de la république voisine dans ce secteur ; alors que le cinéma dominicain se retrouvait à une époque dans la même situation que le nôtre. C’était donc l’occasion d’aller vers l’île sœur, d’observer leur travail, d’échanger avec les acteurs du milieu, d’essayer de puiser de leur méthode et de voir dans quelle mesure nous pouvons avancer également, nous a fait savoir Wendy Désert, la présidente de l’association lors d’un entretien.

Avec pour invités Johanné Gomez Terrero, Jean Jean et Wally Fall, durant la période allant du 22 au 26 mai 2019, les intéressés ont activement pris part à l’événement tantôt au ciné triomphe, à l’Institut français d’Haïti, au centre d’art ou sur des places publiques entre autres. La présence de réalisateurs, acteurs, scénaristes a été  remarquée.  Une programmation plutôt diversifiée, des horaires variés, facilitant tout participant. Des gens de tout âge étaient venus, récupérer et/ou acquérir cette pratique perdue et/ou inexistante chez eux. Une telle initiative nous rappelle que le cinéma a toute sa raison d’être et par conséquent il est important de le rendre vivant dans notre culture et de le valoriser. Pour citer Jean-Claude Brialy: « Le cinéma a cette vertu de combler la curiosité, par toutes sortes de rencontres qui peuvent transformer des vies. »

Le  festival a surtout cet aspect militant. Les organisateurs veulent attirer l’attention sur cette nonchalance observée chez les dirigeants vis-à-vis du cinéma. D’ailleurs, la plupart des projections ont eu lieu particulièrement sur des façades de plusieurs salles de spectacles quasiment fermées depuis quelques années. Ciné Triomphe, même étant réhabilité, n’est toujours pas fonctionnel comme il le devrait, nous a indiqué Phalonne Pierre-Louis, un membre de l’équipe. Les organisateurs réclament ainsi la réouverture des salles, des meilleures conditions de production, des infrastructures, etc. permettant au cinéma haïtien de s’étendre.

Sine Nouvel est une association regroupant, essentiellement,  des jeunes cinéastes haïtiens venus de Ciné Institute de Jacmel, avec pour mission principale de participer au développement de l’industrie cinématographique du pays. Leur objectif est de promouvoir et d’encourager la création dans le milieu et aussi de supporter les jeunes créateurs.

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