Apres 16 mois de dysfonctionnement, les activités académiques ont repris, le mardi 9 octobre, à la faculté d’ethnologie (FE) de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Des étudiants s’en réjouissent.
10 heures du matin. On est à la faculté d’ethnologie, à la rue Magloire Ambroise. Des étudiants font des va-et-vient pendant que d’autres se donnent des accolades. C’est un moment de grandes retrouvailles après près de 16 mois de dysfonctionnement de cette entité de l’université d’État d’Haïti. L’on constate également que les deux bâtiments logeant l’institution ont été repeints. La vie académique se reprend enfin à la FE ce mardi 9 octobre 2018.
Les portes de cette entité de l’UEH étaient fermées suite au incident du 12 juin 2017, où le doyen Jean Yves Blot aurait roulé le minibus de la faculté sur un ancien étudiant en Anthropo-Sociologie, John Rock Gougueder Jean.
Alors que la note du décanat avait annoncé la reprise des cours pour mardi 9 octobre, des professeurs dévoués ont même dispensé leurs cours la veille, ont fait savoir quelques étudiants qui souhaitent boucler l’année académique 2016-2017 d’ici janvier 2019. Ces derniers se réjouissent de la bonne volonté de ces professeurs.
Toutefois, la satisfaction n’est pas unanime. « Je suis revenu assister aux cours avec découragement. En fait, j’ai passé trop de temps hors de la faculté. Malgré tout, je suis content parce qu’il y a une lueur d’espoir. Cette fois, il y a des signes qui montrent qu’on va fonctionner réellement », raconte Charlemagne Stevenson, un étudiant de cette faculté, qui reste convaincu que les problèmes qui avaient conduit à la fermeture de la FE ne sont pas totalement résolus.
Les responsables de la faculté ont pris la décision de délocaliser les étudiants de la première année qui doivent suivre les cours de préférence à la direction des études post-graduées, à Pacot. Une bonne stratégie, selon Charlemagne, étudiant en première année, qui peut assurer le bon fonctionnement de la FE. « J’espère que cette mesure apportera ses fruits. Je suis prêt pour aller n’importe où, pourvu que ce soit pour notre bien », déclare le jeune homme qui souhaite devenir psychologue.
Néanmoins, d’autres étudiants se plaignent du détachement de la 1e année. Ils avancent pour cause des raisons d’ordre économique. « Il me faut au moins 150 gourdes par jour pour le transport seulement », Explique Alexis Abdias qui habite à Gérald Bataille. Ainsi, cet étudiant croit que « ce n’est pas une bonne idée ».
Les activités reviennent à la normale deux mois après la décision du rectorat d’accorder un congé d’études au doyen Jean Yves Blot, dont la majorité des étudiants exigeaient, de manière catégorique, le départ.
Pour l’instant, un décanat provisoire gère l’institution. Celui-ci est composé de Claude Mane DAS, doyen par intérim, Jean Mozart Feron, coordonnateur des activités académiques et Joseph Foblas, responsable des questions administratives.
Molière ADELY est journaliste/redacteur à palmes Magazine. Il est également étudiant en sciences anthropologiques et sociologiques à l’Université d’État d’Haïti. Il collabore avec d’autres médias à Port-au-Prince. Il aime la culture et la politique. Il est aussi un passionné des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)