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Vixony Vixamar, l’homme dans les soins

 

Vixony Vixamar est l’un des rares infirmiers que compte la profession infirmière en Haïti. S’il lui fallait recommencer sa carrière, il choisirait encore les soins infirmiers. En effet, les soins infirmiers sont devenus pour ce jeune homme bien plus qu’une passion. 

En réalité, ce sont les soins infirmiers qui l’ont choisi et non l’inverse. Durant son jeune âge, il n’avait jamais pensé à faire carrière dans une telle profession. Le manque de diversité dans les choix de profession disponible au Cap-Haïtien à l’époque et les difficultés rencontrées au sein de sa toute première faculté, ont été son principal motif pour se lancer dans cette aventure.

Né à Grand-Bassin, benjamin d’une famille de 8 anfants, Vixony a fait ses études secondaires au

Cap-Haïtien. Après avoir terminé avec les études secondaires en 2008, il a commencé ses études

Universitaires en Économie à la Faculté de Droit, des Sciences Économiques et de Gestion du Cap-Haïtien. Ce qui n’avait pas marché et l’a poussé à s’inscrire à l’École des Infirmières Notre Dame de la Sagesse du Cap-Haïtien (Hopital Universitaire Justinien) d’où il est sorti gradué en Septembre 2011.

A côté de son diplôme, Vixony a suivi des formations en Diabétologie avec la FHADIMAC, en soins Intensifs Néonatals à l’Hôpital Universitaire de Mirebalais, sur la prise en Charge des maladies infectieuses notamment le VIH/SIDA et la Tuberculose avec Health [e] Foundation, entre autres. Il a aussi réussi  l’examen de grade de licence pour pratiquer les soins infirmiers aux États-unis.

Son  dernier emploi en Haïti a été l’expérience la plus fructueuse pour lui. Il a eu la chance de se former davantage et de former d’autres gens en même temps. Il se souvient encore de la façon dont il a été recruté. Il s’est jeté sur cet avis de recrutement des « infirmiers(ières) mentors ». Il ne répondait pas aux critères recherchés, cependant il a tenté sa chance et on l’a appelé pour une entrevue quelques semaines plus tard. La coordonnatrice lui a expliqué clairement qu’il n’était pas qualifié pour le poste, mais vu qu’il a été excellent à l’entrevue, elle l’a quand même embauché. « J’en suis vraiment reconnaissant, je peux dire que c’est à partir de cette opportunité que je suis devenu la personne que je suis aujourd’hui », dit-il avec fierté.

Etant un homme, exercer cette profession n’est pas une mince affaire. Très tôt, Vixony a été victime de préjugés. En Haïti, ce métier a toujours été et demeure l’apanage des femmes. Il nous raconte qu’en 2012, juste après avoir terminé son service social, il a été appelé pour un poste. Après une semaine de travail, la directrice des Soins Infirmiers de cette institution et le Médecin en chef de ce service l’ont appelé pour lui dire qu’ils préfèrent plutôt une infirmière au lieu d’un infirmier dans le service. C’était pour lui un véritable choc. Néanmoins, ceci n’est pas la seule préoccupation de l’infirmier. “C’est avec beaucoup d’amertume que je regarde le déclin des soins infirmiers en Haïti; des infirmiers (ières) irresponsables, un système de santé négligé, un salaire déplorable, et j’en passe. Malgré tout, je reste persuadé qu’un changement est possible et est à la porte”, poursuit-il.

Le jeune infirmier souhaite profondément qu’un jour le pays puisse reconnaître la valeur et les potentialités d’un (e) infirmier (ière), qu’il y ait, bien sûr, beaucoup plus d’hommes dans la profession et que les soins prodigués soient de qualité. Comme dernier mot, Vixony lâche ce vibrant conseil: “Aux Confrères et Consœurs infirmiers, sachez que vous avez une noble profession, à vous de la valoriser. Soignez vos images, vos langages, formez-vous davantage, cherchez des opportunités ici et ailleurs, et surtout ne vous laissez pas intimider. ”

 

 

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