« A vous qui étudiez le nursing que pour faire du profit, sachez que vous n’avez pas fait le bon choix… », alerte Pavelus Thelesta

Dans un pays si difficile, la motivation première d’un jeune en ce qui a trait au choix d’une profession est suspicieuse. Si pour nombreux, le choix d’un métier repose uniquement sur ce que l’on peut en tirer comme profit, pour miss Pavelus il faut d’abord l’amour. Ainsi conçoit-elle, ce métier n’est pas fait pour les affairistes. En effet, pour exercer les soins infirmiers convenablement, il faut surtout le faire avec amour. « Aimer d’abord ce que vous êtes et ce que vous faîtes, ainsi vous trouverez la clé du succès et de la perfection », soutient la jeune femme.

Cette infirmière au sourire radieux est benjamine d’une famille de 7 enfants. Elle a fait ses études primaires aux Paradis des Petits et ses études secondaires au Centre Classique et Culturel de Pétion-ville. En 2009, elle a intégré l’École Nationale des Infirmières de Port-au-Prince (ENIP) pour obtenir son diplôme en 2012. Au cours de cette étude, son acharnement pour la connaissance l’a poussée au sein de la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’État d’Haïti. Elle a aussi eu un passage à l’Institut Français d’Haïti en 2018. Mine de rien, de 2018 à nos jours, elle fréquente à la fois la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de l’UEH pour une licence en sciences juridiques et l’Université Quisqueya pour une spécialisation en pédiatrie.

Dans un pays si difficile, la motivation première d’un jeune en ce qui a trait au choix d’une profession est suspicieuse. Si pour nombreux, le choix d’un métier repose uniquement sur ce que l’on peut en tirer comme profit, pour miss Pavelus il faut d’abord l’amour. Ainsi conçoit-elle, ce métier n’est pas fait pour les affairistes. En effet, pour exercer les soins infirmiers convenablement, il faut surtout le faire avec amour. « Aimer d’abord ce que vous êtes et ce que vous faîtes, ainsi vous trouverez la clé du succès et de la perfection », soutient la jeune femme.

Parallèlement, elle se donne corps et âme à son travail. A l’Hôpital de l’Université de l’Etat d’Haïti, au service de pédiatrie, elle est cette mère dévouée qui vient à la rescousse des petits. Cependant, au lieu de se voir comme telle, elle est plutôt reconnaissante pour ce que ces enfants apportent à son existence.

Ce beau parcours qu’elle détient jusqu’ici, a pour racine son besoin constant de se rendre utile, de servir. Ce qu’elle n’a cessé de faire à travers ses innombrables expériences, dont sa favorite a eu lieu à Petite rivière de Nippes. Elle nous raconte, qu’étant en service social, un vendredi soir, alors que la majorité des employés se sont rendus à Port-au-Prince, elle a reçu une femme âgée de 40 ans avec 7 mois de gestation. La dame était inconsciente, léthargique et déshydratée. Elle a passé 4 heures de marche, pour finalement arriver à l’hôpital sur un plancher soulevé par des proches. Avec sang-froid, Miss Pavelus a assuré sa prise en charge. A son réveil, la mère pleurait tout en remerciant l’infirmière d’avoir sauvé sa vie et celle du nouveau-né. Ce qui, pour elle, fut l’un de ses jours les plus marquants depuis qu’elle exerce cette profession, a-t-elle révélé.

N’étant pas déçue d’avoir pris cette direction, elle souhaite en revanche que la profession soit mieux valorisée. Elle exige de meilleures conditions de travail, un salaire raisonnable pour les infirmiers. Et exige que l’Etat contrôle le pullulement de ces écoles d’infirmières qui envoient une image non appréciative du métier.

Déterminée à toujours aller de l’avant, Thelesta chasse le rêve de décrocher un doctorat en droit médical. Un choix qui s’allie parfaitement avec son amour pour les soins et le droit. L’inspirante jeune femme conseille à ses consœurs et confrères de ne pas se laisser faire. « Croyez-en ce que vous valez et non en ce que l’on dit de vous… Lisez, travaillez et perfectionnez-vous » a-t-elle conclu.