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« Briganday lakansyèl », nos réalités en vers

7e édition du Marathon du Livre/ Livre à l'honneur

Publié en 2014 chez l’Imprimeur dans l’Atelier jeudi soir, « Briganday lakansyèl » est la quatrième œuvre littéraire de Ricarson Dorcé. À travers ses phrases toutes simples, l’auteur livre une poésie parsemée d’images fortes de la réalité haïtienne

Publié en 2014 chez l’Imprimeur dans l’Atelier jeudi soir, « Briganday lakansyèl » est la quatrième œuvre littéraire de Ricarson Dorcé. À travers ses phrases toutes simples, l’auteur livre une poésie parsemée d’images fortes de la réalité haïtienne.

« Briganday lakansyèl » est une poésie qui présente les rapports qu’entretient l’être humain avec la politique, l’amour, et la richesse. C’est fondamental pour tout pays de faire de la politique. Mais en Haïti, cela n’attire pas le progrès. Peu importe le gouvernement, les chemins périlleux restent les mêmes. L’auteur le décrit ainsi: « Ou trennen m ak bouch ou joustan m dekole ». Les résultats de cette insouciance ne sont autre que l’insécurité, le non-respect de la vie humaine. S’agissant de l’insécurité, elle provoque la mort. « Bal gon gou pike… Bal tounen yon ti zwazo kap pike tèt anba ». Donc, le pays s’éteint à petit feu. « Peyi a poko fin benyen, li tounen yon ti bebe yo voye jete a dlo kivèt ».

Le non-respect de la vie humaine s’exprime sans réserve dans la misère. « Manman m konn pèdi tout tan l nan bay pinèz tete ». On sait bien que le manque d’entretiens dans les ménages attire cette bestiole. Ainsi, la cohabitation devient inévitable. « M te konn pran tout plezi m nan lave kilot Pinèz » Dans cette condition, la faim ronge aussi les enfants du pays. L’auteur l’explique en ses termes: « Gran papa m rakonte m pat janm gen Gè mondyal… M santi gon gè ki eklate, grangou vale trip mwen » ; ou encore : « Gaz fè boul nèj nan vant li, kite lakansyèl pete kare » Ainsi, ses gens cloitrés dans la misère ne cessent de se demander « Pouki batay lavi toujou manke moso? » « Yon jou dlo nan je ap franchi fwontyè », espèrent-ils.

Amour, misère…

Malgré tout, les gens ne cessent de croire à la vie. L’amour est cette puissance qui dompte les cœurs et régénère l’âme. « Ou sèlman touche m, m tounen yon ti zwazo nan pla men w » […] M klere tankou solèy kap klere chak kote limanite mete pye l ». […] « Si w wè m ap kouri dèyè w, se pou m ka peche lakansyèl ». Mais la misère est cette cloison qui fane l’amour. « Se vre m renmen w anpil, men gon dlo k ap degoute nan je m pou ou ». Sa pureté fait place à un jeu de rôles où règnent le plaisir sexuel et les poches creuses. « Natali » est cette chair béante de plaisirs. « Fouk ou gen gou poul peyi, Natali! […]. Vomi nan bouch mwen » Les poches vides représentent souvent des barrières infranchissables. Les peines s’en vont et reviennent toujours. « Souri w s on paradi, men kann ou vle souse a, m pa genyen l nan panye m »

« Briganday Lakansyèl » est aussi un degré d’appréciation pour des villes que l’auteur compare à de jeunes femmes. Ses villes sont aussi des lieux de rencontres éternelles. C’est aussi l’amour pour le vodou et la haine pour la servitude ou le colonialisme. L’occasion de découvrir le combat de la vie sous ses différentes couleurs se présente à la 7e édition du Marathon du livre qui se déroule du 15 au 21 novembre dans une quinzaine de communes du pays, principalement à Petit-Goâve. Que le ciel soit clair ou nuageux, l’espoir aura toujours des couleurs qui enjolivent la vie.

 

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