Palmes Magazine
Le portail de la région des palmes

« Rad Mare », le calvaire à Port-au-Prince des étudiants originaires des provinces sur scène

Derosier Rith Carlson's

« Rad Mare » est une représentation sur les conditions de vie difficiles des jeunes qui ont quitté leurs provinces pour venir étudier à Port-au-Prince, parfois au péril de leur vie.

Un joli public a fait le déplacement, à l’EFA-CAP de Petit-Goâve, dimanche 2 octobre 2022, pour assister à la restitution-spectacle « Rad Mare », mise en scène par Zuma Jasmine Lavertu, lauréate cette année des Résidences par 4 chemins, mises en place par l’Association 4 chemins dans le cadre du festival du même nom. En dépit des barricades de pneus enflammés et des difficultés de toutes sortes, beaucoup de gens ont quand-même fait le déplacement pour assister à cette représentation.

L’activité a été ouverte par les propos de la metteuse en scène qui a expliqué, larmes aux yeux, le bien-fondé d’un tel spectacle. « « Rad Mare » présente la difficile vie des jeunes venant des villes de provinces qui s’installent dans la capitale pour leurs études universitaires. C’est une façon pour nous de questionner l’État sur l’insécurité monstrueuse qui sévit de plus en plus dans le pays, en particulier à Port-au-Prince », a déclaré Zuma Jasmine Lavertu. 

« Rad Mare » est un projet d’expérimentations culturelles et artistiques mettant en vedette pour la première fois des jeunes petits-goâvien.ennes tels que: Milerson Delus, Ammis Haddaï Jean Louis, Sendia Filias, Jean Roodson Molina, Wilbert Pierre Jean, Starafina Pierre-Louis, Rébecca Malu Maurice, tous des jeunes obligé.e.s d’abandonner leurs études à Port-au-Prince pour fuir l’insécurité. Ce spectacle est l’occasion pour eux d’exprimer leurs émotions face à ce mal endémique qui ronge le pays.

La mise en scène a donné à voir une exposition de photos de victimes de l’insécurité comme Me Monferrier Dorval, Antoinette Duclaire, Ariel Poulard, Eveline Sincère, Diego Charles, Osny Zidor pour ne citer que celles-là, et des écriteaux dénonçant la misère, le viol, le banditisme, la corruption etc. 

Cette restitution-spectacle a été également l’occasion de montrer le rôle que l’art peut jouer dans le combat contre les fléaux qui rongent la société. « Peu importe ce que vous faites dans la vie, que vous soyez dans le théâtre, la danse, la peinture, la musique, etc. vous pouvez dénoncer l’insécurité », a lancé Zuma Jasmine Lavertu avant d’ajouter que « Rad Mare » est un projet pour dire non à un ensemble de dérives qu’on retrouve dans la société haïtienne.

Elle a enfin remercié le public qui a rendu possible la grande première de son projet tout en encourageant les Petit-Goâviens à s’intéresser davantage à ce genre d’activités. 

Ailleurs sur le web

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

commentaires
Loading...