Palmes Magazine
Le portail de la région des palmes

Coronavirus et Diabète: quel rapport et quel risque pour Haïti ?

Crédits: OMS

D’après l’Association Américaine de Diabète, les personnes diabétiques ne sont pas plus enclines à attraper le virus que la population en général. Cependant, ces personnes sont plus susceptibles de présenter des signes d’aggravation de la maladie.

Avec l’arrivée du nouveau Coronavirus, l’attention est de plus en plus tournée vers le diabète. Considéré comme la septième cause de mortalité dans le monde en 2016, le diabète est une maladie insidieuse qui fait rage pendant des siècles. En effet, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le diabète est un problème de santé publique majeur. Environ 442 millions d’adultes ont été touchées, soit une personne sur 11 à travers le monde. Selon cette même source, en 2016 la prévalence était de 6.6% chez les hommes et 7,1% chez les femmes en Haïti. Pour cette nouvelle forme de coronavirus, plus de 2.8 millions de cas ont été recensés mondialement jusqu’à date. Du 19 mars 2020 à nos jours, le Ministère de la Santé Publique et de la Population dit dénombrer 72 cas sur tout le territoire national. Des récentes analyses montrent que la mortalité due à ce virus augmente considérablement avec l’âge et le fait de vivre avec une maladie chronique. Ce qui porte certaines gens à croire qu’il existe une proportionnalité entre souffrir du diabète et mourir du COVID-19.

Le diabète surnommé chez nous « maladi sik » est une maladie chronique qui apparait lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline; ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit (OMS). L’insuline est une hormone sécrétée par des cellules spécialisées du pancréas qui régule le taux de sucre dans le sang; ce que l’on appelle la glycémie. La valeur normale de la glycémie se situe, généralement, entre 0.70 à 1.10 g/L à jeun. Il existe plusieurs types de diabète, dont le plus fréquent est le diabète type 2. Ce dernier constitue près de 90% des cas. Des facteurs comme l’hérédité, l’âge, le surpoids, la sédentarité, le stress, une mauvaise alimentation, le tabagisme, entre autres, prédisposent un individu à souffrir de ce type de diabète.

Le COVID-19, de son coté, attaque le système respiratoire de l’individu. Il se transmet par des postillons émis par une personne infectée et par contact physique avec des surfaces contaminées. Les symptômes commencent souvent par une toux ou une fièvre pour aller parfois vers des difficultés respiratoires aiguës. D’après l’Association Américaine de Diabète, les personnes diabétiques ne sont pas plus enclines à attraper le virus que la population en général. Cependant, ces personnes sont plus susceptibles de présenter des signes d’aggravation de la maladie. Comme c’est courant dans toutes autres maladies chroniques, le risque est plus élevé pour ces personnes de faire face à des sévères complications d’une infection. Car les maladies chroniques peuvent rendre vulnérable en altérant le système de défense de l’organisme. Dans le cas du diabète, quand la glycémie est constamment instable, l’immunité de l’organisme diminue. Ce qui rend l’individu fragile. Ceci dit, une personne, vivant avec un diabète mal-contrôlé, infectée par le COVID-19 court de plus grand risque de tomber gravement malade voire de mourir.

La Fondation Haïtienne de Diabète et de Maladies Cardio-vasculaires (FHADIMAC) reste l’institution de référence en matière de prise en charge des diabétiques en Haïti. Située à Port-au-Prince, c’est la seule fondation accréditée par le MSPP. Mais leur capacité d’accueil est malheureusement limitée. Leurs données 2012-2013 comptent 300 000 personnes diabétiques en Haïti, dont la majorité présente des complications. Ce qui sous-entend que des milliers d’Haïtien.ne.s sont à risque d’expérimenter les complications dues au COVID-19. Dans le pire scénario, la pandémie atteindra son pic entre fin mai et début juin selon les experts des Universités Cornell et Oxford. 20 000 décès seront à déplorer, un tableau sombre décrit par le Dr William Pape dans une interview accordée au quotidien Le Nouvelliste. Parmi les 6 décès enregistrés par le MSPP, 50% d’entre eux souffrait du diabète. Cela va sans dire à quel point nos diabétiques sont plutôt exposés.

Le problème auquel les personnes diabétiques sont confrontées essentiellement n’est pas surtout le risque d’être contaminées mais celui d’un mauvais résultat face au COVID-19. Comme facteur de comorbité, le diabète augmente les risques de développer les formes graves du virus. Ces derniers temps, les diabétiques doivent être plus que jamais précautionneux.ses. Mais peu importe qui vous soyez, le mieux est de respecter les mises en garde afin d’éviter la propagation de la maladie. La distanciation sociale, le port de masque, le lavage régulier des mains, sont entre autres les mesures de prévention du COVID-19. Restez vigilant.e.s !

Références:

Crédit image de couverture: OMS

Ailleurs sur le web

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

commentaires
Loading...