Palmes Magazine
Le portail de la région des palmes

Haïti : L’accès aux services sociaux de base à l’heure de la pandémie Covid-19

Résumé : Cet article propose, à l’heure du Covid-19, une présentation de l’accessibilité des services sociaux de base en Haïti. Il se focalise sur des points clés comme l’eau, l’assainissement, le logement et l’énergie électrique. Il présente également des éléments importants de la situation économique de la population haïtienne. Eu égard de l’importance du système sanitaire dans le cadre de la lutte contre la pandémie, une présentation particulière lui est accordée. Par ailleurs, un (1) mois après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire national, on constate un faible niveau d’applicabilité des mesures annoncées à adopter par le gouvernement. A ce point, il devient nécessaire de les questionner. En somme, cet article se veut une présentation critique de ces mesures notamment celles qui se portent sur le confinement (la distanciation physique) et la limitation de déplacement des citoyens.

1. Introduction

L’épidémie de covid-19 sévit dans le monde d’une façon alarmante. Le 19 mars 2020, les autorités haïtiennes ont annoncé la confirmation de deux (2) cas de coronavirus sur le territoire. Cette situation a intégré Haïti, malheureusement, dans la longue liste des pays touchés par cette pandémie. Dans le but de limiter sa propagation, les premiers pays ayant contracté le coronavirus, considèrent le confinement et la distanciation physique comme étant les meilleures solutions dans l’attente d’un vaccin. De son côté, le gouvernement haïtien a décidé d’adopter ces mêmes mesures à travers un arrêté présidentiel daté du 20 mars 2020 où il déclare l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire national pour une période d’un (1) mois. On y retrouve six (6) mesures principales. La première porte sur la fermeture de certaines institutions dont les universités, les écoles, les parcs industriels et aussi celle des frontières et des aéroports internationaux. La deuxième concerne des dispositions visant à fournir aux hôpitaux des fournitures médicales nécessaires et appropriées pour lutter contre le coronavirus. La troisième se centre sur la mise à la disposition de l’Etat des services d’isolement des hôpitaux et des cliniques privés. Quant à la quatrième, elle parle du confinement et de la limitation de déplacement. La cinquième vise la mise en quarantaine d’individus provenant de zones à risque pour une période de quatorze (14) jours. Et la dernière concerne la réquisition éventuelle des biens et structures privés par l’Etat afin de secourir la population.

L’état d’urgence sanitaire représente un ensemble de mesures exceptionnelles dans un contexte bien spécifique. Il permet à l’Etat de prendre des dispositions susceptibles de protéger la population contre toute menace de catastrophe sanitaire à l’image d’une épidémie ou, dans le cas actuel, d’une pandémie. Ainsi, pour assurer la protection maximale de tous et de toutes, l’Etat peut utiliser toutes les ressources et les moyens disponibles et nécessaires. C’est dans cette optique que l’Etat haïtien a publié l’arrêté déclarant l’état d’urgence sanitaire sur tout le territoire national. Dès lors, on devrait s’attendre à ce que les autorités mettent en place des stratégies pratiques et des actions d’accompagnement à l’exécution de ces mesures annoncées.

Cependant, un mois après la publication de cet arrêté présidentiel, on constate malheureusement la non-exécution de ces mesures. Certaines de ces dernières n’ont pas pu se concrétiser dans la réalité notamment les plus urgents, celle qui se porte sur le confinement et la limitation de déplacement et également celle qui se veut de mettre en quarantaine tout individu provenant de zones à risques pour une période de quatorze (14) jours ». En dépit de tout, le 20 avril 2020, le gouvernement vient de renouveler pour un (1) mois supplémentaire l’état d’urgence sanitaire dans le pays.

De tels déplorables constats ne cessent d’alimenter des débats intenses et contradictoires sur la capacité de mettre en pratique une partie voire l’ensemble des mesures qui ont été annoncées par les dirigeants. Les questions les plus récurrentes alimentant ces débats au sein de la population sont les suivantes : Le confinement est-il possible dans le pays ? Quel est le niveau d’applicabilité de la mesure de distanciation physique dans les quartiers populaires et très denses du pays où les logements ne sont séparés  que d’un corridor de quelques centimètres ? Comment l’Etat va-t-il répondre aux besoins primaires de la grande majorité de la population, dans cette période de pandémie, laquelle vit déjà dans des conditions de précarité ? L’Etat peut-il mettre réellement en quarantaine des individus qui vivent dans des zones qui échappent totalement à son contrôle? 

Dans le but d’apporter des éléments de réponse à ces questions, il nous parait nécessaire de jeter un regard sur la situation du pays, tout en mettant un accent particulier sur celle des villes. Vu l’importance politique et socioéconomique de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince nous lui accordons beaucoup plus d’attention. Alors, notre travail se propose d’analyser, plus précisément, la situation actuelle de l’accès aux services sociaux de base qui représente, pour la majorité de la population haïtienne, un luxe. Pour ce faire, nous nous proposons de procéder à une présentation de la situation économique de la population d’abord, et un constat sur le système sanitaire, ensuite. Une analyse des conditions de logement, la problématique de l’accès à l’eau et à l’assainissement, et celle de l’énergie électrique constituent les autres points abordés dans ce texte.

2. La situation économique de la population haïtienne

La pandémie arrive à un moment où la situation économique du pays est chaotique. Le pays est marqué par un taux de chômage très élevé. Selon un ouvrage publié par la Banque Mondiale sur  les villes haïtiennes, en 2017, environ 59 % des haïtiens vivent dans la pauvreté. Ils sont, en effet, plus de 6,2 millions à être incapables de satisfaire leurs besoins de base et vivent sous le seuil de la pauvreté qui correspond à 2 dollars US par jour. Autrement dit, en considérant le taux actuel de référence de la Banque de la République d’Haïti (17 avril 2020) qu’est 99,7352 gourdes pour un (1) dollar américain, plus de 6,2 millions d’haïtiens vivent avec moins de 199,4704 gourdes par jour. Nous tenons à souligner également qu’ils sont environ 2,5 millions ne pouvant se nourrir.

En outre, selon le Plan de réponse humanitaire révisé pour 2020 publié en février 2020 par « Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) », 4,6 millions d’haïtiens, dont 970 000 habitants de la capitale, soit environ 40 % de la population, sont dans l’insécurité alimentaire aiguë ; de ces personnes, 1,2 millions sont en phase d’urgence. Sans oublier que 134 326 enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition dont 40 808 de forme sévère. Ce qui fait d’Haïti, le pays le plus pauvre de la région Amérique Latine et Caraïbes (LAC).

Les gens pour assurer leur survie, dans la quasi absence de l’Etat, se recourent aux diverses stratégies de subsistance au sein du secteur informel. Ils sont très nombreux à pratiquer le petit commerce de détail dominé par les produits agricoles importés et locaux, la restauration {aleken}, les boissons, les produits manufacturés, les vêtements importés usagés {pèpè} et neufs, les appareils domestiques, les matériels de transports, etc.). Ces différentes activités se réalisent non seulement dans les marchés publics mais aussi dans de diverses rues et trottoirs des différentes villes du pays. Les commerces de rue jouent un double rôle ; d’une part, ils permettent aux petits commerçants urbains de subsister et d’autre part, ils favorisent l’approvisionnement à meilleur prix des différentes catégories sociales urbaines. Par ailleurs, ces pratiques de survie, dans une grande partie des cas, se réalisent quotidiennement. Autrement dit, l’absence d’une ou de plusieurs journées de travail aura de lourdes conséquences sur le fonctionnement des ménages urbains. Dans un pays, où la grande partie de la population dépend à plus de 80% du secteur informel, il est presqu’impossible pour ces gens de rester chez eux.

Telle est la situation économique du pays à l’heure de la pandémie Covid-19. Quel constat pour les autres secteurs du pays ? Le secteur sanitaire, qui sera sans nul doute le plus sollicité, peut-il faire face à l’épreuve du coronavirus ? Les dirigeants, les médias, et certaines personnes de la société civile ne cessent de claironner qu’il faut respecter les principes d’hygiène et surtout se laver les mains régulièrement. Qu’en est-il de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans le pays ? Où en sommes-nous avec l’énergie électrique ? Cette dernière qui a été au centre des débats d’abord, avec la déclaration du président de la République, le 17 juin 2017, de rendre l’électricité disponible vingt-quatre (24) heures par jour sur tout le territoire national dans vingt-quatre (24) mois et ensuite avec les conflits (depuis le mois d’octobre 2019) entre l’Etat haïtien et l’un des producteurs indépendants d’électricité privée, la Sogener. 

3. Le système sanitaire haïtien: Un constat déplorable

En se basant sur les données de l’EMMUS-VI, quelques rapports fournis par le MSPP et l’OPS/OMS sur le système sanitaire haïtien, un tableau sombre s’offre à nous. Le coronavirus arrive dans le pays à un moment où la situation sanitaire est très lamentable. Une grande carence d’établissements sanitaires ; les rares existants sont malheureusement dépourvus de professionnels qualifiés, d’infrastructures, d’équipements et de matériels… Haïti détient les indices les moins élevés en matière de santé dans la région LAC.

Les données de  l’EMMUS-VI 2016-2017 indiquent que le taux de mortalité néonatale (décéder avant d’atteindre un mois)  est de 32 % et celui de  la mortalité infantile est de 59 décès pour 1 000 naissances vivantes; cela veut dire qu’un (1) enfant sur dix-sept (17) décède avant d’atteindre son premier anniversaire. Quant à la mortalité juvénile (décéder entre le premier et le cinquième anniversaire), elle est de 24 %; cela signifie qu’un (1) enfant sur 42 meurt entre le premier et le cinquième anniversaire. Une des causes principales de ce taux élevé de mortalité infanto-juvénile est l’absence des services de soins de santé prénatals, durant la naissance et postnatals.

En effet, seulement 2/3 des femmes (67 %) ont reçu des soins prénatals (quatre visites minimum) par un personnel formé et le rapport de mortalité lié à la grossesse est assez élevé, 646 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. La majorité des accouchements se fait en dehors de tout  établissement sanitaire (61%) et seulement 42 % des naissances ont bénéficié d’une assistance par un personnel formé durant l’accouchement. De son côté, le rapport de mortalité maternelle est élevé, 529 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Concernant les soins postnatals, 69 % des mères n’en ont reçu aucun ajoutés à plus de 55 % des nouveau-nés.

Une grande carence d’établissements sanitaires se fait également remarquer. En effet, en nous référant à l’ « Évaluation de la Prestation des Services de Soins de Santé-Haïti, 2017-2018 (EPSS-II)», le pays est doté seulement de 1 007 établissements sanitaires[1], comprenant 7 597 lits,  dont 13 % seulement sont des hôpitaux, soit 131 hôpitaux pour une population de presque 12 000 000 habitants et un lit pour 1 502 habitants. De ces établissements sanitaires, seulement 34 % (344 dont 38 hôpitaux) sont gérés par le secteur public, le secteur privé gère presque le nombre d’établissements sanitaires, 30 % à but lucratif (300 dont 34 hôpitaux), et 19 % (189 dont 11 hôpitaux) sont mixtes. Le département de l’Ouest, qui a une population de plus de 4 200 000 habitants, a le plus grand nombre d’établissements sanitaires, 366 dont 51 hôpitaux, soit un (1) hôpital pour 82 632 habitants; 36 de ces hôpitaux se trouvent dans l’aire métropolitaine. En guise de comparaison, le département des Nippes, qui a le plus faible d’établissements sanitaires et la plus faible population, a 34 établissements dont 2 hôpitaux pour plus de 358 000 habitants, soit un (1) hôpital pour 179 106 habitants.

En dépit de la grande insuffisance des institutions sanitaires, les infrastructures, les équipements et les matériels nécessaires pour le bon fonctionnement de ces établissements sont très limités voire inexistants parfois. A titre d’exemple, seulement 42 % de ces institutions offrent l’ensemble des services de base. En dépit de  l’importance de l’électricité, toutes les institutions n’en disposent pas régulièrement (76 %) et 61 % seulement en disposaient de toilettes pour les patients. Pour les véhicules de transport en urgence des malades, seulement 28 % en ont accès. De surcroît, les travaux de reconstruction du plus grand centre hospitalier du pays, l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH), ont débuté en 2011 et devraient se terminer depuis 2017. Actuellement, les travaux sont interrompus et les locaux de l’HUEH, malgré la pandémie, sont dans une situation lamentable.

Pour ce qui est du personnel de santé (médecin, sages-femmes et infirmier), le constat demeure très critique. Pour l’ensemble de la population du pays, on recense 8 615 personnels médicaux dont 3 354 médecins (un médecin pour 3 353 habitants), 219 sages-femmes et 5 042 infirmiers (un infirmier pour 2 230 habitants).

Une situation qui ne devrait pas être surprenante si on tient compte du faible budget consacré à la santé dans le pays. Le rapport des statistiques sanitaires pour l’année 2018 publié par le MSPP, en novembre 2019, souligne que durant ces cinq dernières années, (2014-2018), le budget consacré à la santé au budget national est de 5 %. Or, le seuil de référence de l’OMS est de 15 %. En outre, en 2017, l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS) présente un rapport quinquennal (2012-2017) sur la santé dans les Amériques. Selon ce rapport, en termes de pourcentage de dépenses publiques en santé dans le PIB, Haïti est le dernier pays sur 35 pays. Les dépenses publiques en santé ne dépassaient pas de 2 % du PIB, alors que le seuil de référence est de 6 %. En guise de comparaison à quelques pays voisins, la République Dominicaine et la Jamaïque ont dépensé plus de 3 % de leur PIB. Les seuls pays qui ont dépassé le seuil de 6 % sont le Canada, le Costa Rica, les États-Unis d’Amérique, l’Uruguay et Cuba. Ce dernier est le premier pays de l’Amérique qui dépense le plus en santé, presque 11 % de son PIB. Le deuxième pays, les États-Unis d’Amérique, n’est qu’à plus de 8 %.

En 2014, plus que 34 % des dépenses directes de santé provenaient des ménages, ce qui constitue, selon l’OPS (2017 : 62), « un manque de protection financière contre les risques de santé ». En 2012, par manque de moyens financiers, deux patients pauvres sur trois ne consultaient pas. Des constats qui nous montrent le peu d’intérêt des dirigeants pour l’accès de la population aux services de la santé.

Par ailleurs, le gouvernement haïtien a publié, en 2012, une politique publique de santé : la «Politique nationale de santé ». Elle est considérée comme l’ensemble des choix stratégiques à adopter en matière de santé pour les 25 prochaines années et de cette politique a découlé un « Plan Directeur de Santé 2012-2022 ». Ils se sont donnéspour objectifs, entre autres, de permettre une évolution du système de santé et une diminution significative de la morbi-mortalité grâce à un système de santé adéquat, efficient, accessible et universel et un accès équitable aux services et soins de qualité pour toute la population, de promouvoir l’articulation des médecines moderne et traditionnelle et d’assurer une augmentation progressive du pourcentage du budget du trésor public alloué à la santé. L’augmentation devra attendre les 15 % du budget national.

Il convient de noter que la rédaction de cette politique publique est une initiative très louable. Cependant, les mesures qui y sont prévues sont faiblement financées et leurs matérialisations en mesures concrètes capables d’améliorer l’état de santé de la population et le système sanitaire du pays tardent encore. La situation sanitaire du pays, huit (8) ans après la publication de cette politique publique, en constitue un exemple probant.

4. Les conditions de logement en Haïti

Les habitats de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince sont caractérisés, entre autres, par une vulnérabilité face aux risques environnementaux, un déficit qualitatif et quantitatif important de logements (Lizarralde et al., 2018). Pour l’ensemble des autres villes du pays, la situation n’est pas trop différente. Elles sont, certes, moins denses que l’aire métropolitaine mais les conditions de logement demeurent à peu près similaires.

Au niveau national, souligne l’EMMUS-VI, dans 34 % des logements c’est la terre/sable qui recouvre le sol. Pour le pays, le taux de précarité du logement s’élève à environ 80 % (Herrera, et al., 2014). Une donnée qu’il faut prendre, néanmoins, avec beaucoup de réserve car elle date de 2012, deux (2) ans seulement après la catastrophe de 2010. A cette époque, beaucoup de gens vivaient encore dans des camps et d’autres abris provisoires.

Ajoutés aux précarités des logements, les ménages vivent entassés dans une chambre ou deux. A cet effet, il convient de noter, que 41 % des ménages du pays vivent dans une pièce et 40 % en disposent de deux pièces. Pourtant, la taille moyenne des ménages dans le pays est de 4,3 personnes (EMMUS-VI 2016-2017). Ce qui présente un facteur considérable à une propagation accélérée de la pandémie dans les ménages.

Dans ces conditions, il s’avère impossible pour les gens d’appliquer la distanciation physique. Ces personnes sont très vulnérables face aux catastrophes naturelles et aux différentes maladies infectieuses et/ou parasitaires. En outre, quand plus de quatre (4) personnes vivent dans une (1) pièce de maison, le confinement parait être un défi majeur.

5. L’eau et l’assainissement dans le pays : un accès difficile à tous

L’accessibilité à l’eau et à l’assainissement représentent un véritable défi pour les ménages haïtiens. Selon les données fournies par l’EMMUS-VI 2016-2017, seulement 74 % des ménages du pays ont accès à une source améliorée d’eau de boissons[2], dont 19% utilisent les robinets publics. En 2015, sur les cent quarante-trois (143) quartiers « défavorisés » de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, quatre-vingt (80) n’étaient pas desservis en eau (DINEPA, 2016a). Nous notons également que seulement 14 % des ménages ont accès à l’eau à domicile et pire encore, 30 % de la population mettent plus de trente (30) minutes pour s’approvisionner en eau de boisson (EMMUS-VI). Ce qui fait de l’eau potable une ressource rare pour beaucoup de gens.

Selon une  étude récente réalisée par la Banque Mondiale (2018) sur les services en eau et en assainissement dans le pays, bien que 55 % de la population métropolitaine ait accès au système public de distribution d’eau, moins d’un tiers (1/3) l’utilise pour boire. A l’échelle nationale, seulement 52 % des personnes qui ont accès au système public utilisaient cette eau pour boire. Depuis l’apparition du choléra en 2010, l’eau du système public est utilisée, en grande partie, pour les activités ménagères (cuisson, nettoyage, lessive…). Probablement, ces personnes doutent de sa qualité. Dans le pays, l’eau en bouteille représente 36 % de la source d’approvisionnement. Cette dernière n’est pas réservée à toute la population qui n’a pas de moyens de s’en acquérir.

Dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, ajoute la Banque Mondiale,  près de 57 % des haïtiens utilisent les services du secteur privé pour s’approvisionner en eau potable et 45,5 % pour le reste des villes. Or, cette ressource, qu’est l’eau, tend à s’épuiser dès les premières semaines. Ce qui fait, probablement que les dépenses en eau dans l’aire métropolitaine soient si importantes. Elles représentent 15 % des dépenses par ménage dont 8 % de ces dépenses à l’achat d’eau aux camions citernes et 5 % à l’achat d’eau en bouteille et/ou en sachet. Dans cette région, en 2012, les dépenses globales en eau des ménages s’estimaient à 2,5 milliards de gourdes (environ 57,5 millions de dollars). 18 % seulement sont revenus à la DINEPA, 41 % aux entreprises vendant des bouteilles et/ou sachets d’eau et 40 % aux camions citernes et aux kiosques privés.

Par ailleurs, pour combattre le coronavirus il est recommandé de se laver les mains régulièrement. Or, dans la majorité des ménages (60 %) dont l’endroit pour se laver les mains a été observé lors de la réalisation de l’EMMUS-VI, il n’y avait ni eau, ni savon ni quelconque produit nettoyant. Seulement 12 % disposaient d’eau et 25 % de savon et d’eau. Une difficulté majeure alors semble se dresser contre la pratique du lavage régulier des mains en dépit de la volonté des ménages.

Pour ce qui est de l’assainissement, à la charge aussi de la DINEPA, la situation est pire. Selon cette instance, l’accès à l’assainissement se réalise grâce à des solutions individuelles ou partagées (latrines). Sur tout le territoire, aucun réseau d’égout ne fonctionne et seule une station de dépotage contrôlé des boues de vidange fonctionne à l’échelle nationale (DINEPA, 2016b). Au niveau national, nous indique l’EMMUS-VI, seulement près de 31 % des ménages disposent de toilettes améliorées non partagées, près de 24 % utilisent des toilettes partagées par un ménage ou plus et 20 % des ménages ne disposent que de toilettes non améliorées. Dans 69 % des ménages, les toilettes se trouvent à l’extérieur du logement (79 % des cas en milieu rural contre 59 % en milieu urbain).  De plus, il convient de signaler qu’à l’échelle nationale, plus d’un quart (1/4) des ménages (25 %) ne disposent d’aucunes sortes de toilettes et défèquent en plein air dont près de 10 % vivent dans les milieux urbains. Un constat étonnant car la DINEPA (2016a) s’est donnée pour objectif d’éliminer la défécation à l’air libre d’ici 2023. A l’heure de la pandémie, cette situation devient plus qu’alarmante.

En ce qui concerne la collecte et gestion des résidus solides, les services publics responsables n’arrivent pas (encore) à desservir la population. D’après Bras et Joseph (2018), 93 % des ménages pauvres des quartiers « défavorisés » n’ont aucun accès aux services des instances publiques. Haïti a le taux de collecte de déchets solides le plus bas de la région LAC (12,4 %). En guise de comparaison, le Paraguay, l’avant-dernier pays de la région, a un taux de 57 % (Banque Mondiale, 2018). Ces ménages doivent trouver eux-mêmes un moyen pour gérer et éliminer leurs déchets. Les méthodes priorisées ne sont pas toujours en concordance avec la protection de l’environnement. Ils sont environ 87,7 % des ménages de l’aire métropolitaine à utiliser des ravines pour l’élimination de leurs déchets (Bras et Joseph, 2018).

A ce point, en mars 2017, le gouvernement haïtien a décidé de remplacer le Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS), instance placée sous la tutelle du MTPTC, considéré trop limité dans ses actions, par le Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS) placé sous la direction du Ministère de l’Environnement. Donc, le SMCRS qui avait pour mission de desservir uniquement la région métropolitaine, ne pouvant pas remplir sa mission a été remplacée par une nouvelle institution dont sa mission est de collecter et de gérer les résidus solides à l’échelle nationale.

En 2009, par la loi-cadre de 2009, les autorités haïtiennes, pour garantir un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement dans le pays, a pris la décision de remplacer les institutions, la Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Potable (CAMEP) et le Service National d’Eau Potable (SNEP), qui géraient le secteur de l’eau dans le pays par la  Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA). Cette loi a créé aussi d’autres structures déconcentrées de la DINEPA : les Offices Régionaux d’Eau Potable et Assainissement (OREPA) qui sont au nombre de quatre (4) (Nord, centre, Sud, Ouest). Un OREPA, pour chaque réseau dans sa juridiction, met en place un Centre Technique d’Exploitation (CTE)[3] pour réaliser le suivi et l’entretien des installations, la facturation et le service à la clientèle. Les OREPA, représentés par les Unités de Développement Rural (UDR), aident les opérateurs ruraux des Comités d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement (CAEPA), des Comités d’Eau Potable et d’Assainissement (CEPA) et des Comités de Point d’Eau (CPE).  En novembre 2010, pour lutter contre l’émergence du choléra, la DINEPA a mis en place des agents de terrain, Techniciens Communautaires en Eau et Assainissement[4] (TEPAC), pour assurer des taches de prévention liées à l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

En dépit de ces mesures et des efforts réalisés en termes d’assainissement, d’hygiène et d’accessibilité à l’eau potable, pour lutter notamment contre le choléra, la situation demeure critique. Fort de ces constats, nous pouvons affirmer sans ambages qu’il est difficile de demander à des personnes qui n’ont pas accès à l’eau de rester chez eux pendant une certaine période. Il est impossible de parler d’application des règles hygiéniques sans une bonne gestion des déchets solides et cette mesure est chimérique quand une grande partie de la population n’ont aucun endroit pour déféquer. De plus, l’applicabilité des mesures liées au confinement est difficile quand dans plusieurs ménages du pays les toilettes ne se trouvent pas à l’intérieur de la maison. En somme, comme l’a fait remarquer le MSPP (2012), la transmission de certaines maladies infectieuses et parasitaires (malaria, typhoïde, choléra, IRA, IST) est favorisée non seulement par les conditions de vie précaire de la grande partie de la population haïtienne mais aussi par l’absence des services publics (eau, assainissement, gestion des déchets).

6. L’énergie électrique en Haïti : Un défi majeur

En 2017, le taux d’accès à l’électricité dans le pays est très faible (44%). Un accès à l’électricité qui se trouve principalement dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Dans les autres régions du pays le taux est seulement de 3%. La couverture électrique dans le pays est très faible, moins de 25% dont 12,5% ont un accès officiel et 12.5% sont connectés illégalement (Pauyo, 2017). Nous avons le taux le plus faible de la région LAC où il  s’élève à 98% (AIE, Banque mondiale, IRENA, OMS et DSNU, 2019). Avec un ratio considérablement faible, l’absence d’entretien, l’incapacité d’alimentation simultanée de tous les circuits, l’EDH se trouve dès lors dans l’obligation de repartir l’énergie électrique en horaire pour chaque quartier. Les citoyens ayant accès à l’électricité jouissent de 5 à 9 heures en moyenne par jour (LUCKY, Matthew et al., 2014).

Face à cette rareté pour certains, à l’absence totale pour d’aucuns et le peu d’heures en électricité pour les autres, les citoyens sont contraints d’utiliser d’autres moyens afin de se fournir en énergie électrique, d’où l’achat de génératrices, de panneaux solaires, de batteries, de banque d’alimentation externe (Power Bank)…

L’Institution responsable de l’énergie l’électrique dans le pays, l’Electricité d’Haïti (EDH), a été créé le 9 aout 1971 par un décret présidentiel et placé sous la tutelle du Ministère des Travaux Publics Transports et Communications (MTPTC). L’EDH, d’après ce décret, est responsable de la production, du transport, de la distribution et de la commercialisation de l’énergie l’électrique sur tout le territoire national. Cette institution a été créé pour être la seule entité sur le territoire haïtien à produire et à commercialiser l’énergie électrique, pourtant elle achète 60 % de l’énergie totale fournie entre les mains de producteurs d’électricités indépendants (IPP) (Banque Mondiale, 2016).

La capacité totale installée de l’EDH est estimée entre 250 à 400 MW (LUCKY, Matthew et al., 2014) qui provient de plusieurs réseaux dont la centrale hydroélectrique de Péligre, les centrales diesel de Carrefour I, II et III, des producteurs d’électricité indépendants (IPP : E-Power, Sogener, Haytrac) et les réseaux régionaux (Jacmel, Cayes, Gonaïves, Cap-Haitien…) (RINA, 2019). En 2016, l’organisme public avait envisagé une augmentation et réparation de ses infrastructures ; cette dernière était constituée en réparations de ces centrales électriques (Péligre et Carrefour), la construction de nouvelles stations notamment à Tabarre dans le parc industriel de l’aéroport, le renforcement de quelques sous-stations en remplaçant ou en augmentant la puissance des transformateurs de ces dites sous-stations et enfin une révision croissante en nombres et en puissance de ses circuits de distribution.

Toutefois, la capacité totale disponible est très faible par rapport à celle installée. En effet, comme Chantal Agénor, l’a souligné « la centrale Carrefour ne fournit même pas la moitié de sa puissance et elle est certaines fois à l’arrêt complet ». Pour une demande en énergie électrique évaluée à 250 MW, poursuit Chantal Agénor (2018 : 272-273), l’EDH quand ces centrales fonctionnent très bien arrive à fournir pas plus de 130 MW.

7. Conclusion

Suite à la confirmation des deux premiers cas de coronavirus dans le pays, le gouvernement haïtien a annoncé, à travers un arrêté présidentiel, qu’il va adopter les mêmes mesures prises par les pays industrialisés d’Europe et d’Asie, touchés par cette maladie. Les pays ayant adopté ces mesures, confinement et distanciation physique, et qui  essaient avec peine de les appliquer, mettent en place des stratégies concrètes afin d’assurer que la majorité de la population ne soit pas contraint de sortir pour aller satisfaire leurs besoins primaires. En fait, l’application de ces mesures nécessite une disponibilité des services sociaux de base pour les ménages. Or, Haïti est marqué par un déficit énorme en matière de disponibilité et d’accès aux services sociaux de base (santé, éducation, énergie, eau et assainissement, logement et habitat). Donc, quelles sont les mesures d’accompagnement prises par les autorités haïtiennes en vue de permettre l’applicabilité de ces mesures ? Aucune politique sociale n’a pas (encore) adopté par le gouvernement actuel.

Depuis plusieurs décennies, l’absence de projet politique et la corruption sont les principales caractéristiques des dirigeants du pays. Parallèlement, le pays connait une croissance urbaine accélérée cependant, elle est non planifiée et débridée. Néanmoins, l’expansion des villes ne se fait pas en adéquation avec l’expansion des services sociaux. Le covid-19 tend à mettre à nu les conditions vulnérables de la population haïtienne et nous invite à réfléchir sur l’accès aux services sociaux de base.

De ce fait, nous nous sommes intéressés à présenter la situation économique de la population haïtienne qui, pour assurer sa survie, se recoure aux  diverses stratégies au sein du secteur informel. Pour mener la lutte contre le coronavirus, il est impératif que le système sanitaire du pays soit en mesure de répondre aux exigences de cette maladie. Ceci nous a poussés à passer au peigne fin le système sanitaire et de mettre à nu l’ensemble des défis auxquels il se heurte actuellement. Nous nous sommes penchés également sur les conditions de logement en prenant en compte la précarité de ces logements et la promiscuité des ménages. Ceci nous a conduits à présenter les difficultés d’accès en eau et en assainissement de la population. Ce qui constitue un véritable problème pour cette population qui doit appliquer scrupuleusement les principes d’hygiènes. Le faible taux de couverture électrique du pays, en dépit de la déclaration du président actuel de rendre l’électricité disponible sur tout le territoire à partir de Juin 2019, constitue le dernier point de notre travail.

Les règles d’hygiène semblent quasiment impossibles à appliquer quand l’Etat ne prend aucune mesure pour assainir les zones insalubres. De plus, même de façon autoritaire (si l’Etat était assez fort pour le faire), le confinement et la distanciation seraient difficiles à appliquer dans les milieux urbains, très denses, où les gens, vivent dans la promiscuité physique et sociale. Le confinement, s’il pouvait s’appliquer, serait une catastrophe sociale. Somme toute, la situation économique, les conditions de logement, l’accès difficile à l’eau et à l’assainissement, l’élimination des déchets ménagers et le faible accès à l’énergie électrique dans le pays représentent un nœud gordien à toutes applications de mesures de confinement, de distanciation physique et de limitation de déplacement.

Cette pandémie devrait constituer un tournant historique pour une prise de conscience de la population, car l’irresponsabilité des dirigeants doit clairement inciter la population sur l’importance de développer une pratique solidaire solide au profit d’une vision commune.

BIBLIOGRAPHIE

  • AGENOR, Chantal. 2018. « Transport & travaux publics, Télécommunications et électricité» In Perspectives de développement de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, horizon 2030- Rapport de recherche. Université du Québec à Montréal, Programme de recherche dans le champ de l’urbain PRCU FED/2015/360-478. Port-au-Prince. pp. 263-274.
  • AIE, Banque mondiale, IRENA, OMS et DSNU. 2019. Suivi de l’ODD 7 : Rapport intérimaire sur l’énergie 2019. Washington.
  • Banque de la République d’Haïti. Disponible à l’adresse :https://brh.ht./politique-monetaire/taux-de-change. Consulté le 17 avril 2020.
  • Banque Mondiale. 2016. Haïti: Des opportunités pour tous. Diagnostic-pays systématique. Washington, DC : Banque mondiale.
  • Banque Mondiale. 2017. Les villes haïtiennes : des actions pour aujourd’hui avec un regard pour demain. Washington : Banque Mondiale.
  • Banque Mondiale. 2018. Regarder Au-Delà de la Provision par le Gouvernement des Services en Eau et Assainissement : Les Choix et Pratiques des Plus Vulnérables en Haïti. Washington, DC : Banque mondiale.
  • BRAS, Anie & JOSEPH, Osnick. 2018. « Utilisation du diagramme d’Ishikawa comme outil d’analyse de la problématique de la gestion des déchets solides dans les pays en développement : Étude de cas de la ville Port-au-Prince (Haïti) ». In Perspectives de développement de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, horizon 2030- Rapport de recherche. Université du Québec à Montréal, Programme de recherche dans le champ de l’urbain PRCU FED/2015/360-478. Port-au-Prince. pp.251-262.
  • Direction nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA). 2011. Réforme, Modernisation et Investissements dans le Secteur de l’Eau Potable et Assainissement en Haïti – Plan Quinquennal 2011 – 2015. Port-au-Prince.
  • Direction nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA). 2012. Etat des lieux du droit à l’eau en Haïti: Quels accès à l’eau et à l’Assainissement? Port-au-Prince.
  • Direction nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA). 2016a. Actualisation du plan stratégique sectoriel de la DINEPA. Rapport de Diagnostic. Port-au-Prince.
  • Direction nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA). 2016b. Évaluation des besoins post-cyclone Mathieu dans le secteur eau potable et assainissement. Port-au-Prince.
  • HERRERA, Javier et al. 2014. L’évolution des conditions de vie en Haïti entre 2007 et 2012: La réplique sociale du séisme. Paris: IHSI, IRD, DIAL, NOPOOR, ANR.
  • Institut Haïtien de l’Enfance (IHE) et ICF. 2018. Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS-VI 2016-2017). Pétion-Ville, Haïti, et Rockville, Maryland, USA : IHE et ICF.
  • Institut Haïtien de l’Enfance (IHE) et ICF International. 2019. Évaluation de la Prestation des Services de Soins de Santé, Haïti, 2017-2018. Rockville, Maryland, USA : IHE et ICF International.
  • Le Moniteur. 175e Année- No 53. Vendredi 20 mars 2020. Arrêté déclarant l’état d’urgence sanitaire sur toute l’étendue du territoire national pour une période d’un (1) mois. Port-au-Prince.
  • LUCKY, Matthew et al. 2014. Feuille de route pour un  système énergétique durable en Haïti : exploiter les ressources énergétiques nationales pour mettre en place un système électrique fiable, abordable et adapté aux changements climatiques. Washington, DC : Worldwatch Institute.
  • Ministère de la Santé Publique et de la Population. 2012. Politique Nationale de Santé. Port-au-Prince.
  • Ministère de la Santé Publique et de la Population. 2013. Plan Directeur de Santé 2012-2022. Port-au-Prince.
  • Ministère de la Santé Publique et de la Population. 2015. Liste des institutions sanitaires du pays. Port-au-Prince.
  • Ministère de la Santé Publique et de la Population. 2019. Rapport statistique 2018. Port-au-Prince.
  • Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA). 2020. Plan de réponse humanitaire révisé pour 2020 (janvier2019-décembre 2020). Washington : OCHA.
  • Organisation panaméricaine de la Santé. 2017. La santé dans les Amériques+, édition de 2017. Résumé du panorama régional et profils de Haïti et des départements français d’Amérique (Guadeloupe, Guyane et Martinique). Washington, D.C. : OPS.
  • PAUYO, Jean Edouard. 2017. Haïti Transport et Distribution de l’électricité.  Canada : Haïti Priorise, Copenhagen Consensus Center.
  • RINA. 2019. Evaluation Environnementale Stratégique (EES) du Programme Amélioration de l’accès à l’électricité en Haïti. Washington : RINA.

Notes de bas de pages

[1] En 2015, selon la liste du MSPP, ils étaient au nombre de 1 048 dont 8 % n’étaient pas fonctionnels. Lors de la réalisation de l’EPSS-II 2017-2018, les responsables n’ont pas retrouvé 208 de ces institutions, pendant le travail de dénombrement ils ont identifié 194 nouvelles institutions qui n’étaient pas dans la liste du MSPP.  

[2] Les robinets publics/fontaines, les puits à pompe, les forages, les puits creusés, les sources protégées et l’eau de pluie.

[3] Aujourd’hui, ils sont vingt-cinq (25) en fonction.

[4] Ils étaient au nombre de 235 en 2015.

Cet article, soumis à notre rédaction, a déjà été publié par Alter-Presse le 1er mai 2020. Vous pouvez le consulter via ce lien: https://www.alterpresse.org/spip.php?article25565#.Xq57AGhKjIU

Ailleurs sur le web

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

commentaires
Loading...