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Gressier : Fuite des élus locaux de Petit-Boucan

Pour l’heure, l’avenir de la section communale de Petit Boucan est menacé puisque ces trois représentants au niveau du Conseil d’administration de la section communale (CASEC) ne sont plus dans le pays. En outre, un membre de l’Administration (ASEC) de ladite section communale n’est plus dans le pays.

La commune de Gressier se bidonvillise de jour en jour sous le regard des autorités Photo: Judel Portain


À Petit-Boucan, section communale de la commune de Gressier, le Conseil d’administration est pratiquement inexistant. Cause : les trois membres du CASEC ont quitté le pays en quête d’une vie meilleure. Une situation qui fait peur.

Paradoxalement, mêmes les autorités, pour certaines, n’ont plus foi au pays. Comme la majorité de la population, beaucoup de dirigeants font leur valise à la première occasion qui se pointe en quête d’une vie meilleure à l’étranger. Qu’ils aient été élus par des citoyens qui attendaient d’eux l’amélioration de leurs conditions de vie n’est pas ce qui les empêchera de plier bagages.  Le devoir de servir son pays est loin d’être l’élément fondamental pour certains citoyens désirant occuper des fonctions publiques. Pour beaucoup, le pouvoir politique est bien un tremplin pour trouver sa chance de fuir la misère d’ici.

C’est le cas de plusieurs autorités locales de la commune de Gressier mandatées par la population pour les représenter. En 2018, avec l’appui de la mairesse et également coordonnatrice des Femmes élues de Gressier (FEG), Dieulie Augustin, plusieurs élus locaux de cette commune ont bénéficié d’une formation à l’étranger, plus précisément aux États-Unis d’Amérique, sur des thématiques comme la gouvernance locale et le Leadership. Après avoir séjourné pendant quatre jours sur le sol américain, deux d’entre eux ont préféré rester vivre illégalement sur la terre “promise” américaine. 

Heureusement que tous n’ont pas choisi de se “sauver”. « J’ai vraiment apprécié le moment passé là-bas. C’était pour moi une très belle expérience, surtout la formation qui a renforcé mes capacités afin de mieux servir mon pays. Je souhaite mettre en application les connaissances acquises », a expliqué la Déléguée de ville de Gressier, Marie Marlène Richard. « Malgré les mauvaises conditions de fonctionnement des élus locaux, nous devons poursuivre à notre mission. C’était pour moi un plaisir de retourner dans mon pays pour poursuivre le travail que nos mandants nous a confié », a-t-elle renchéri.

Pour l’heure, l’avenir de la section communale de Petit-Boucan  est menacé puisque ces trois représentants  au niveau du Conseil d’administration de la section communale (CASEC) ne sont plus dans le pays. En outre, un membre de l’Administration (ASEC) de ladite section communale a également immigré aux USA.

Selon les lois portant organisation des Collectivités Territoriales CT (communes et sections communales), CASEC et  conseil municipal sont des gestionnaires / administrateurs de leurs  Collectivités Territoriales (décret fév. 2006 sur la commune et décret mars 1997 sur la section communale). Donc , en tant que gestionnaires, ils ont pour vocation essentielle de travailler à l’amélioration du cadre et des conditions de vie des habitants de leur Collectivité territoriale par la fourniture des biens et services tout en pratiquant les quatre principales fonctions de gestion à savoir la planification, l’organisation, la direction et le contrôle, dans le but d’améliorer des conditions socio-économiques de leurs mandants. Donc ne pas arriver à atteindre  cet objectif constitue un manquement grave, explique l’administrateur public Jean Eddy Metellus.

Que ces agents de développement émigrent vers l’extérieur représente un mépris des responsabilités que leur avaient confiées leurs mandants, avoue le cadre gressiérois.  Cette situation affecte grandement la population de ces collectivités territoriales, puisque leurs élus  les abandonnent en cours de route et parfois sans aucune explication. L’espoir d’entamer le processus  de développement s’enfuit à petit feu. Du même coup, la collectivité territoriale n’est pas gérée, administrée car le temps perdu ne se rattrape jamais. L’administrateur croit que cette situation va engendrer le réflexe de non implication de la population à la chose publique (voir le taux de participation aux dernières élections). « Imagine-toi une population qui a été aux urnes parcourant des kilomètres pour aller élire leurs dirigeants puis au mépris de tous ces sacrifices, leurs autorités fuient leurs responsabilités ! Donc, cela va certainement avoir des impacts négatifs sur l’avenir de ces collectivités territoriales », enchaine Jean Eddy Metellus.

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