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« La vie en couleur »: Pour une revalorisation de l'art par la peinture à Petit-Goâve

Causeries, show de tambour, prestations musicales, exposition, vente et signature d’ouvrages consistent autant d’activités qui ont animé cette rencontre au Café Péroni le 19 janvier 2020. Tout cela pour donner à l’art une revalorisation, aux métiers une autre considération.

Reconnaître la culture ne saurait suffire pour créer des liens entre individus dans une société. L’essentiel, c’est de lui donner toute son importance dans la vie quotidienne. De ce manque de valeur est venue l’idée d’organiser « La vie en couleur », qui revendique le droit de pratiquer l’art comme profession, nous a révélé Wismy Faustin, artiste peintre et initiateur de l’activité. Elle reflète aussi les conditions de vie des êtres humains. Certes, les thèmes sont universels et peuvent présenter différentes conceptions mais la vie reste ce qu’on partage avec soi-même, a-t-il poursuivi. En effet, « La vie en couleur » est aussi le fruit de collaborateur.trice.s comme Evelt Faustin, Daniel Dacius, Harmon’art, CFHP, Sandia Caloutte.

Pour rendre l’activité possible, de nombreux jeunes ont fait le déplacement. Le local de Café Péroni ne suffisait pas pour contenir cette marée humaine. Une quantité importante de personnes mobilisée à cause d’un vide occasionné par le manque d’activités culturelles. La causerie, l’une des activités, a réuni le public autour du thème « L’artiste peintre haïtien: entre création et folie ». Ainsi, en grande ou petite quantité, la création artistique est nécessaire chez l’artiste pour que l’œuvre puisse naître. Ensuite la folie viendra comme une étape dans la création. Une étape graduelle qui peut dépasser l’artiste et même dépasser l’attente du public.

En revanche, cette particularité rencontrée chez les gens qui pratiquent l’art, qui suivent leur passion leur donne une mauvaise compréhension aux yeux du public haïtien. Quand ces gens ne sont pas traité.e.s de fous ou de folles, il.elle.s sont considéré.e.s comme des personnes qui fuient la réalité dans laquelle il.elle.s vivent, nous a confié l’artiste peintre et intervenant Eronaldo Charles. Pour pallier ce problème, il croit que les écoles doivent mettre en valeur les domaines artistiques. Les espaces culturels doivent contribuer aussi dans la compréhension de l’art comme facteur de développement du corps et de l’esprit à travers toutes sortes de formation. L’Etat a également sa part de responsabilité. Il pense qu’il doit garantir le bon fonctionnement du secteur pour que l’artiste puisse dépendre de ses œuvres. Ainsi, le métier commencera à être reconnu comme une profession.

Les expositions, les performances artistiques pour habiller la soirée des couleurs particulières

L’exposition contenait des travaux de toute sorte. Sur les tables ont été posés des bracelets et des pendentifs ainsi que des travaux de récupération faits de lambi, de morceaux de calebasse, de crane d’animaux assemblés sur du bois en couleur de bronze. Sur les murs étaient suspendus des t-shirts retravaillés avec de la peinture. Certains t-shirts et travaux de récupération ont été vendus.

Deux ouvrages étaient aussi en signature, à savoir « Petits-trous » de Jacob Jean-Jacques et « L’Éternité des cathédrales » d’Adlyne Bonhomme. Les tableaux, portant les signatures d’Evelt Faustin et de Wismy Faustin, embellissaient la salle d’expressions et d’interprétations. Pour faire place aux questions sur les différentes œuvres, un moment de l’activité a été réservé aux plus curieux.ses. En effet, “ding dong” est l’un des tableaux qui a été expliqué par Wismy Faustin. Identifiant un fessier dans une horloge, Guethsama Isaac, élève au secondaire de l’école Notre-Dame de la sagesse, n’osait interpréter l’œuvre. Elle ne voulait pas se tromper ou du moins évitait un sujet sensible. L’horloge, surmontée de trois aiguilles indiquant le temps de création du tableau, révélait le rapport qu’a l’artiste avec les tremblements de fesses de son quotidien.

De plus, trouvant son inspiration dans la mer, le soleil, la lune, les fous et son côté gauche, Wismy Faustin a fait une démonstration en peignant en quinze minutes un paysage marine. Le public était émerveillé. Sous la musique électrique du tambour, certains jeunes faisaient un cercle en se laissant emporter tour à tour par le rythme. D’autres performances comme celles de Ridchaïna Jasmin et de Pakamò ont tenu le public en éveil jusqu’à ne pas vouloir que l’activité prenne fin.

« La vie en couleur » est une activité qui veut apporter une couleur toute particulière dans la perception de l’art, de la culture à Petit-Goâve, anciennement appelé « tombeau des arts ». C’est une nouvelle façon d’aborder l’art qui s’offre à la ville. Autant espérer qu’elle provoquera des changements inattendus dans le domaine artistique.

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