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L’OPC appelle au respect des droits humains sans condamner les bavures policières

L’Office de la protection du citoyen et de la citoyenne (OPC) encourage le dialogue en vue d’une résolution de la crise actuelle. Dans son dernier communiqué, l’OPC a plaidé pour un dialogue avec un esprit de sacrifice. Cependant,  force est de constater que l’institution ne condamne pas les bavures des agents de la PNH de ces derniers jours.

Trois jours après la grande manifestation du 9 juin 2019, organisée par les petrochallengers pour exiger le jugement des dilapidateurs.trices des fonds du programme petrocaribe, les activités sont encore paralysées en Haïti. La population reste toujours dans les rues pour exiger la démission de Jovenel Moïse à la tête du pays, ce dernier étant cité dans le rapport de la Cour supérieure des comptes d’avoir participé dans la dilapidation des fonds du programme vénézuélien, à travers ces entreprises (Agritrans et Betexs) qu’il dirigeait avant d’être entré au palais national.

Durant ces derniers jours, plusieurs actes violents ont été enregistrés. Face à cette situation, l’Office de la protection du citoyen et de la citoyenne (OPC) a décidé de rompre la glace. En effet, dans un communiqué publié mardi 11 juin,  l’OPC, qui est une institution publique chargée de la protection et de la promotion des droits humains en Haïti, exprime ses vives préoccupations concernant la situation actuelle du pays, et surtout, du secteur médiatique qui est fortement touché.

« Durant les dernières 72 heures, des journalistes et des locaux des médias ont été la cible de différentes attaques violentes: un journaliste  de la télévision nationale d’Haïti a été malmené, un reporter du journal le Nouvelliste a reçu une balle, un jeune confrère répondant au nom de Rospide Pétion  a été assassiné dans la nuit du lundi 10 juin 2019. Quelques heures avant, les locaux de la radio télé Ginen, situés à Delmas 31, ont été attaqués », dénombre le communiqué signé par le protecteur du citoyen et de la citoyenne, Renan Hédouville, tout en se demandant si on n’est pas entrain de revivre les pires moments des années 2003-2004 sous d’autres formes.

Par ailleurs, l’institution appelle les concerné.e.s au respect des droits  de tous les Haïtien.ne.s. « L’OPC rappelle que le droit à l’information et la liberté d’expression, le droit de vivre dans un environnement sécuritaire sont garantis par de nombreux instruments internationaux  ratifiés par l’État haïtien, notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques et la convention américaine relative aux droits humains », poursuit le communiqué.

De plus, l’OPC exhorte le gouvernement de tout mettre en œuvre pour protéger les Haïtien.ne.s. « Il incombe donc à l’État haïtien de garantir et protéger les droits de tous les Haïtien.ne.s se trouvant sur tout le territoire national », enjoint  l’Office de la protection du citoyen et de la citoyenne. 

Le protecteur du citoyen et de la citoyenne plaide pour le respect des acquis démocratiques. « L’OPC encourage les protagonistes à s’accrocher aux valeurs démocratiques axées sur la tolérance en priorisant le dialogue et l’esprit de sacrifice comme solution durable aux problèmes que connait le pays, notre chère partie commune », conclut le communiqué de l’institution publique des droits humains.

Cependant, on remarque perplexe que la note ne condamne  pas les actes de violences commises par des agents de la police nationale d’Haïti (PNH). Pourtant le dimanche 9 juin 2019 le Champ-de-mars a été le théâtre de nombreuses bavures policières où deux journalistes de la radio sans fin (RSF) ont été menacés par des policiers, selon ce qu’a fait savoir les responsables du média. Et des manifestant.e.s ont été malmené.e.s par la police le même jour, a rapporté la presse. L’OPC n’est-il pas été au courant des violences policières ou tente-t-il de les minimiser?

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