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Phalonne Pierre Louis, une jeune femme à  suivre dans le domaine de la cinématographie en Haïti

Passionnée de la caméra, Phalonne Pierre-Louis est une jeune Port-au-Princienne qui ne vit que pour les images. Des images vives, des images distinctes et bien sûr captivantes. Elle évolue dans ce monde créatif depuis tantôt cinq ans. Sur sa page Instagram on peut voir principalement des portraits mais surtout de belles captures de la vie nocturne à Port-au-Prince, un concept plutôt original. En effet, avec sa caméra, elle immortalise et vend  à sa manière, une figuration fidèle du réel haïtien.

Phalonne est vice-présidente de l’Association Kit et membre de FotoKonbit qui sont respectivement un collectif de photographes et cinéastes haïtiens, et une organisation à but non lucratif créée pour engager, éduquer et soutenir les Haïtiens dans la narration de leurs propres histoires à travers la photographie. Deux entités à travers lesquelles, la jeune femme explore et démontre de plus en plus sa passion et ses potentialités.

Très jeune, Phalonne a toujours senti en elle la capacité et la nécessité de traduire son monde à partir des images. « Dès mon plus jeune âge, je voulais faire quelque chose de spécial avec un appareil photo, c’était une passion pour moi. Lorsque l’occasion s’est présentée, j’ai opté pour le photojournalisme parce que je sentais en moi la capacité de révéler ce qui se passe autour de moi à travers des images », a-t-elle déclaré dans un entretien avec Midwives Haïti en 2018.

En dépit des incertitudes, Phalonne n’hésite pas à pousser plus loin. Entre la photographie et le cinéma, elle a contribué à plusieurs productions et réalisations importantes depuis qu’elle a fait ses débuts. Avec son collectif, elle organise notamment les Rencontres du Documentaire en Haïti, une des plus grandes manifestations cinématographiques à Port-au-Prince. Dans les différents contenus diffusés sur les pages de la plateforme Kit médias, elle est souvent celle derrière la caméra.

Cependant, à côté de ses intéressantes expériences, elle prend aussi continuellement des formations théoriques. Elle vient de passer 21 jours du mois de décembre en Normandie car elle a été sélectionnée pour une résidence d’écriture au Moulin d’Andé en France, pour son projet de film documentaire « sere bouboun » qui sera son premier long-métrage documentaire, produit par Kitfilms.

Un projet ambitieux qui porte sur une pratique assez courante chez les femmes haïtiennes, qui consiste à prendre des bains de vapeur vaginaux dans l’objectif de rendre ferme à nouveau les parois de leur vagin après un accouchement.

« Je pars à la rencontre de trois femmes à Hinche pour comprendre davantage l’origine de cette pratique traditionnelle qui existe depuis des générations en Haïti. Et aussi questionner la place des hommes par rapport à tout ça. Je suis curieuse de découvrir les images que ce trajet me livrera » confie la cinéaste.

Avec ce projet, elle a en effet bénéficié d’une aide au développement du « Fonds pour la jeune création francophone ».  Une bourse qui vise  à encourager la création audiovisuelle, les auteurs émergents et producteurs d’Afrique francophone subsaharienne, de l’Océan Indien et d’Haïti.  « Sere bouboun » annonce sûrement une belle et prometteuse expérience pour Phalonne Pierre-Louis. Mais en ce qui concerne ses projets à venir, elle préfère ne pas en dire trop pour l’instant.

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