Palmes Magazine
Le portail de la région des palmes

Rencontre avec Niklovens Fransaint, laureat du Prix Poésie en Liberté 2019

Niklovens Fransaint

Si écrire demeure pour certains une pratique difficile, pour le premier lauréat du Prix Poésie en Liberté 2019, Niklovens Fransaint, le secret de l’écriture sommeille dans les livres. « Lisez beaucoup jusqu’à vous en crever les yeux », dit-il aux jeunes. Niklovens Fransaint est récipiendaire de plusieurs prix littéraires notamment le Prix Poésie en Liberté 2017, le Prix spécial Dis-moi dix mots, le Premier Prix Matiah Eckhard en 2018, le Prix Léopold Sédar Senghor.

Palmes Magazine : Parlez-nous de Niklovens Fransaint, qui est-il ?

Niklovens Fransaint : Je suis né le 7 septembre 1996. J’ai grandi aux Gonaïves, mais j’ai vu le jour à l’Estère. C’est là que j’ai appris mes premiers mots, fait mes premières déambulations, passé une bonne partie de mon enfance … Aux Gonaïves, j’ai fréquenté le collège la Sainte Famille et Faustin Premier. À présent, j’étudie les Sciences de l’Éducation à l’Université INUKA.

PM : Parlez-nous de votre rencontre avec les lettres ?

NF : J’ai commencé à collecter mes premiers vers sur les bancs de l’école, à peine si j’avais 17 ans. Depuis mon enfance, j’aimais lire, je lisais tout ce qui me tombait sous la main : Dessins animés, Romans, Contes … Drôle quand même, je lisais depuis enfant pourtant ma plume ne commençait à vomir des vers qu’à 17 ans. Ensuite, mes camarades commençaient à aimer ce que j’écrivais et m’encourageaient.

PM : Dans son livre « Journal d’un écrivain en pyjama », Dany Lafferière a donné plusieurs raisons qui poussent quelqu’un à écrire parmi lesquelles : 1) On ne peut devenir écrivain sans avoir été membre d’un groupe littéraire ou de lecture, 2) On ne peut écrire sans avoir été disciple de la souffrance. Vous voyez-vous dans l’une de ces catégories ?

NF : Je réponds directement oui. Je faisais et fais toujours partie de plusieurs groupes littéraires. Et ça va plus ou moins bien. C’est bien d’être environné de gens qui partagent quasiment les mêmes idéologies que vous.

J’ai connu des moments que je ne peux raconter à personne sinon à un bout de papier. Les personnes peuvent s’en lasser, mais la feuille jamais.

PM : Ils.elles sont nombreux.ses, les jeunes à abandonner le rang des écrivains après une critique venue d’un.e aîné.e ou une mauvaise expérience, apparemment cela ne semble être une barrière pour vous, comment expliquez-vous cela ?

NF : Mauvaises expériences, j’en ai connues pas mal. Plusieurs fois j’avais voulu abandonner.  Surtout après avoir écrit mon premier recueil : « Mille éclats de mots et autres brillances ». Je ne pouvais pas trouver une maison d’édition, je me demandais à quoi ça sert d’écrire sans que personne ne puisse les lire. Et quelques propos des gens qui résonnent assez souvent dans mon esprit qui disaient vouloir devenir écrivain en Haïti c’est se préparer à galérer.

Je les ai toujours surmontées. Parfois, après une bonne lecture. Un « Le Sang visible du vitrier » de James Noël, un « Parole » de Jacques Prévert (Rires).

PM : Qu’est-ce qui vous inspire ?

NF : Quasiment tout. Je n’ai pas vraiment de source particulière.

PM : Vous êtes récipiendaire de plusieurs prix littéraires, quel est donc votre secret ?

NF : Je n’ai pas de secret. La lecture n’est pas un secret, tout le monde sait que lire enrichit l’esprit.

J’en ai peut-être un. Voilà c’est d’essayer de sortir de l’ordinaire. Essaie de faire, d’écrire quelque chose que personne d’autre ne pourrait écrire. C’est tout.  

PM : Tous les textes pour lesquels vous avez reçus des prix sont du genre poétique, est-ce le seul genre littéraire qui vous passionne ?

NF : Non. J’écris aussi des textes de fiction. Mais ils sont inédits.

PM : Quel/lle/s est/sont le/s auteur/e/s qui vous marque(nt) le plus ?

NF :

James Noël

Lyonel Trouillot

Jacques Stephen Alexis

John Howard Griffin dans « Dans la peau d’un noir ». Un livre-reportage sur le racisme qui m’a bouleversé.

René Depestre

PM : Après le prix Poésie en liberté, avez-vous d’autres perspectives ?

NF : Oui. Je suis en train d’écrire un recueil de poème. Mais pour le moment, je préfère garder le titre secret car je change d’avis à n’importe quelle heure.

PM : Un mot pour les jeunes qui aspirent à s’adonner à l’écriture ?

NF : Qu’ils.elles lisent beaucoup, jusqu’à à se crever les yeux, c’est le sacrifice nécessaire. Qu’ils.elles n’espèrent rien de ce pays qui ne soucie de rien.

Ailleurs sur le web

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

commentaires
Loading...