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Retour sur la 6e édition de LivAkTe camping

Du 26 au 29 décembre 2019, la 6e édition de LivAkTe s’est déroulée au Jardin du Livre, à Marose, une localité de Petit-Goâve. Conférences, ateliers de réflexion, ateliers d’écriture poétique, exposition de tableaux, performances musicales, performances théâtrales et jeux sont les différentes activités qui ont animé ces quatre jours.

En présence de plusieurs dizaines de gens, Jacob Jean-Jacques, directeur de l’atelier des apprentis narrateurs (ANA), a prononcé le discours d’ouverture. Ensuite, les participant.e.s ont été accueillis dans des tentes qui devraient les héberger pendant les quatre jours. Il.elle.s allaient prendre part ensuite aux activités qui étaient prévues pour le premier jour. Dans la journée, les participant.e.s ont attendu deux conférenciers qui allaient parler respectivement sur les déchets non exploités et sur la mise en application des objectifs de développement durable adoptés pour tous les pays.

Le lieu nommé « Eden » au Jardin du livre a accueilli l’exposition de tableaux de quatre peintres et la vente de livres de l’édition Floraison et d’éditions étrangères. Chaque tableau avait son expression particulière même si on pouvait retrouver certains dans le même registre. Comme on le sait, l’observation et l’interprétation ne suffiront pas pour révéler la pensée de l’artiste. Mais le plus important c’est se laisser guider par l’émotion, ne pas considérer l’explication de l’œuvre comme un défi à relever. Ainsi, l’interprétation et l’explication ont animé les échanges entre  observateur.trice.s et peintres.

« Eden » a accueilli aussi le premier atelier d’écriture poétique animé par Adelson Elias autour du thème « Ecrire nos barricades ». Il consistait à écrire sur ces arbres vivants que les manifestant.e.s coupaient pour barrer la route aux passant.e.s et aux véhicules. Une manière de revendiquer qui passait le respect pour l’environnement en second plan. En effet, plusieurs personnes ont pris part à cet atelier. En terminant, le poète a partagé une lettre qu’il a écrite à son premier amour pour lui rapporter le destin tragique d’un arbre. Cet arbre abattu tout prêt de l’Eclat resto-bar a été témoin de leur engagement. Voilà une histoire qui s’efface à jamais à cause de l’absence d’un témoin important. Le second atelier s’est déroulé à l’aube le deuxième jour, au lieu appelé « morne Nan Brenès ». Il était question de décrire une personne qu’on a rencontré derrière une barricade, de décrire aussi sa mort. Parallèlement, un atelier improvisé s’est déroulé en même temps avec les autres gens qui attendaient le lever du soleil, qui n’avaient pas apporté des papiers et des plumes. Il.elle.s ont griffonné des textes sur leurs téléphones. De retour au Jardin du livre, les activités ont poursuivi.

La laïcité au cœur du Livakte

Le thème « Laïcité, éducation, démocratie » a été traité en différents ateliers coordonnés par Angelo Jolivain. Chaque animateur d’atelier abordait un point dans le sujet. Ce qui fait qu’il n’était pas possible d’assister à toutes les interventions. Mais les réactions entre ses groupes laissaient comprendre l’intérêt porté pour le sujet. Des travaux de rédaction ont été effectués après ses ateliers qui représentent l’archive de LivAkTe.

En ce qui a trait aux activités nocturnes, toutes les activités prévues n’ont pas été effectuées. Ainsi, il était prévu la projection du film « The hate you give »; autour du feu: une activité animée par des contes et des histoires de l’imaginaire haïtien. Sur ce, Jacob Jean-Jacques nous a confié que la programmation aurait connu un total accomplissement si l’équipe n’était pas confrontée à des problèmes techniques et si les heures allouées à la douche, au déplacement, à la restauration étaient respectées.

Malgré tout, la majeure partie du programme a été respectée. Les autres activités réalisées sont une pièce de théâtre mise en scène dans la soirée du 26 par les jeunes de Sanite dans laquelle, il.elle.s mettaient en scène la vie des autorités haïtiennes ainsi que leurs vices. Une deuxième pièce, celle de la troupe théâtrale Thédu20, a embelli aussi la soirée du 28 de ses couleurs surtout le côté autocritique de la pièce. De plus, le groupe musical Tyaka a clôturé la soirée en beauté. Les membres du camp répondaient à tue-tête aux chants traditionnels dans la nuit du 28 au 29 décembre.

Impressions de plusieurs membres sur la 6e édition de LivAkTe camping

Si pour certaines personnes cette édition n’a pas répondu à leurs exigences, pour d’autres, elle est une réussite. Concernant les exigences, Ismaël Coffy, l’un des directeurs de la 6e édition, nous a laissé comprendre que ce sont les demandes et les critiques qui rendront LivAkTe plus intéressant chaque année. Il n’a pas laissé passer l’occasion sans féliciter l’effort de chaque membre de l’organisation. Rubin Jean-Jacques, enseignant de français au secondaire du collège Marie-Dominique, a parlé d’excellence pour qualifier l’édition. Il croit que cette édition dépasse largement celles  antérieures, compte tenu de la qualité des activités auxquelles il a participées. Loojerry Exantus, membre du camping s’est réjoui des activités. Il croit comme l’inspecteur Frantz Jean attaché au DDO qu’un événement aussi important devrait être soutenu par le ministère de la Culture. 

Retombées à moyen et à long terme de l’évènement

En premier lieu, cette 6e edition de LivAkTe a été bénéfique pour plus d’un. Certaines personnes ont fait du jardin du livre un lieu de rencontre. Ainsi, Géthania Sénécharles, écolière en secondaire 2, s’est réjouie de l’événement. On pouvait remarquer une liste de nouveaux ami.e.s publiée sur son statut Whatsapp dans laquelle figurait “Mèg”, surnom attribué à l’un des peintres du camping. Pour d’autres, c’était un lieu d’attachement. Marc Exavier, professeur et animateur d’atelier au LivAkTe ne pouvait pas croire qu’il existait encore un lieu pareil en Haïti. Il promet de revenir prochainement. Un arbre lui a même été décerné. Il devient le cinquième écrivain à en bénéficier au jardin du livre.

En second lieu, les gagnants de la course à cheval qui a été réalisé durant le camping ont reçu des petits cadeaux mais aussi une reconnaissance sociale dans leur quartier comme cavalier confirmé. De surcroît, dans l’équipe réalisatrice figurait des  étudiant.e.s de l’ANA qui se sont donné corps et âme volontairement pour la 6e édition. Ainsi, c’est un bon exemple de promotion pour l’engagement bénévole et le civisme. D’ailleurs,  c’est l’un des objectifs du projet.

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