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Violences faites aux femmes, une gangrène

La violence à l’égard des femmes représente l’un des problèmes qui  gangrènent le monde actuel. Trente-cinq pour cent de femmes dans le monde ont subi des violences sexuelles ou physiques. Chez nous, en Haïti, 3 femmes sur 10, soit 29 %, ont subi des violences physiques à un moment quelconque de leur vie depuis l’âge de 15 ans.

Ce 25 novembre marque la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette journée, proclamée en 1999 par la résolution 54/134 de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), est l’occasion pour les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales d’organiser des activités qui visent à sensibiliser l’opinion au problème de la violence à l’égard des femmes.

Haïti et les violences faites aux femmes

Encore aujourd’hui, la violence faite aux femmes bat son plein en Haïti: selon les résultats de la 6e Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS-VI), 3 femmes sur 10, dans le pays, ont subi des violences physiques à un moment quelconque de leur vie depuis l’âge de 15 ans.

Les femmes subissent la violence sous ces multiples formes en Haïti : violences psychologiques, physiques, sexuelles, verbales, etc. Les cas de violences à l’égard des femmes sont très récurrents partout dans le pays, et dans toutes les couches de la société.

Ces derniers jours, deux cas ont fait couler beaucoup d’encres dans la société haïtienne. Le plus récent est le cas de Juslène Jean Charles, une employée d’une banque privée qui a été battue à mort par son compagnon. Selon le père de la victime, cette dernière aurait tout simplement refusé de continuer à porter seule sur son dos le poids de la maison. L’autre cas est celui de la mairesse de Tabarre, Nice Simon, qui a été sèchement maltraitée par Yves Leonard, que la police est incapable de retrouver jusqu’à présent.

La violence à l’égard des femmes constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux, l’education est l’un des moteurs pouvant combattre ce fléau. Pronons l’éducation et protégeons nos femmes. #FanmKoreFanm #NousToutes #25Novembre #OrangezLeMonde #ViolencesFaitesAuxFemmes pic.twitter.com/bQsWwFUt0G

— FanmKoreFanm (@FanmKoreFanm) 25 novembre 2018


Lors d’une conférence de presse pour dénoncer son agression, la première citoyenne de la commune de Tabarre a avoué que ce n’était pas la première fois que le père de son enfant l’avait agressé. « Aujourd’hui, je prends mon courage à deux bras pour que cela ne se reproduise plus jamais. De nos jours, quand les femmes sont victimes, elles font silence au lieu de porter plainte. Elles ressentent de la honte. Les victimes se sentent gênées de dénoncer, humiliées, rabaissées », avait expliqué l’actrice du film « I love you Anne ».

Ces deux cas font certainement partie de ceux ayant fait le plus de bruits dans le pays, mais force est de remarquer qu’ils sont loin d’être les seuls cas aussi graves qui se sont produits en Haïti. Beaucoup de femmes subissent la violence quotidiennement sans avoir le courage de la dénoncer pour une raison quelconque. Pire encore, beaucoup de femmes croient (il y a certainement des raisons derrière tout ça, engendrées probablement par la récurrence du problème) que la violence peut être normale. En effet, selon l’EMMUS-VI, 17% des femmes de 14 à 49 ans trouvent normal qu’un mari frappe sa femme, beaucoup plus que les hommes de la même tranche d’âge (11%).

« Oranger le monde : #ÉcoutezMoiAussi»

Le 25 nov, c’est la Journée int. pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui lance les #16jours d’activisme! Rejoignez-nous ainsi que des millions de personnes qui ont dit « trop c’est trop » : https://t.co/gCxHtVtFjl #ÉcoutezMoiAussi #Orangetheworld pic.twitter.com/6BbOWD1bai

— ONU Femmes (@ONUFemmes) 25 novembre 2018


Cette année, le thème choisi par les Nations Unies pour la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est « Oranger le monde : #ÉcoutezMoiAussi ». Dans son message de circonstance, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU et directrice exécutive d’ONU-Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka explique que «cette campagne vise à mettre en avant les survivantes et survivants de violences et à amplifier leurs voix, qu’il s’agisse de femmes au foyer, d’écolières maltraitées par leur professeur, de secrétaires, de sportives ou de jeunes gens qui font un stage en entreprise ».

« #ÉcoutezMoiAussi est donc également un appel pressant à l’application des lois. Il est profondément injuste que la grande majorité des auteurs d’actes de violence à l’égard des femmes et des filles ne soient pas inquiétés. Seule une minorité de cas sont signalés à la police ; un pourcentage encore plus faible se solde par une inculpation, et une petite partie seulement de ces cas aboutit à la condamnation du coupable. Les institutions policières et judiciaires doivent prendre les plaintes au sérieux et accorder la priorité à la sécurité et au bien-être des victimes, par exemple en mettant davantage d’agents féminins à la disposition des femmes qui dénoncent des violences », ajoute Phumzile Mlambo-Ngcuka.

35% de femmes ont subi des violences physiques ou sexuelles

Selon l’Organisation des Nations unies, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue, dans le monde, l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices. En effet, environ 35 pour cent des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne (sans compter le harcèlement sexuel) à un moment donné dans leur vie. Seulement 52% des femmes mariées ou en union prennent librement leurs propres décisions concernant les relations sexuelles, l’utilisation de contraceptifs et les soins de santé.

Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes définit la violence à l’égard des femmes comme « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. Elle demeure l’un des actes les moins signalés en raison de l’impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent.

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