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Amandine Saint Martin, joyau de la danse

Amandine Saint Martin Groupe Magounda, Festiva Kont Anba Tonel, 2022

Pour Amandine Saint Martin, la danse représente un véritable moyen de cohésion.

Amandine Saint Martin, 33 ans, est danseuse-chorégraphe, enseignante-chercheuse en danse haïtienne. Elle est également chanteuse, compositrice, parolière, tambourineuse, artisane, photographe et praticienne en massothérapie. C’est une jeune femme passionnée du folklore haïtien. 

Née à Port-au-Prince, Amandine n’a jamais quitté cette ville qui l’habite. Elle a fait ses études secondaires à l’institution Sacré-Cœur de Turgeau. Et c’est là que les journées récréatives, les activités extra-scolaires l’ont conduit à l’art. « Depuis toute petite, j’ai su que j’avais un lien avec la danse », se souvient-elle.

Elle a débuté très tôt avec la danse à l’âge de 7 ans à l’académie Alix Sanon, ensuite à l’école de Joëlle Donatien Belot où elle a découvert différentes techniques comme les danses classiques, modernes, contemporaines et le folklore.

Amandine Saint Martin – Spectacle Ankraj – Tamise – 2022

Amandine est diplômée de l’École nationale des Arts (ENARTS). Elle a étudié et entamé des recherches sur les danses folkloriques haïtiennes avec Jean- Baptiste François Pressoir (M. Johnny) et Alix Sanon. En 2016, elle a représenté l’ENARTS à Carifesta XII où elle était première dans le rôle d’« Ayida»  et assistante de la chorégraphe Gerda Boisguené Samson. 

« Je veux raconter des histoires en improvisant, et passer des messages » Amandine Saint Martin

Après le tremblement de terre qui a ravagé sa ville en 2010, elle a consacré toute sa vie à la danse. Durant cette période, elle a fait la découverte de la danse contemporaine haïtienne. Amandine fait partie de celles et ceux qui croient qu’à travers cet art, on peut reconstituer l’histoire de l’humanité.

C’est une jeune femme calme et très réservée. Quand elle est sur scène, elle incarne à merveille ses personnages. « Je veux raconter des histoires en improvisant, et passer des messages », dit-elle.

Avec James Junior Célestin, elle a fondé en 2015 Global Hip Hop Haïti, une société de production qui soutient l’accès à la culture et à l’emploi dans les domaines du spectacle vivant, des arts visuels, des pratiques du bien-être et de la recherche ethnographique.  Elle a aussi lancé le groupe Viala, toujours avec James Junior Célestin, qui s’inspire du patrimoine culturel haïtien pour mettre en poésie et en musique une pleine conscience des valeurs nationales. 

« VIALA a été formé à la suite de la tragique disparition de Nancy Dorléans et de Sébastien Petit, deux jeunes danseurs assassinés dont les cadavres ont été retrouvés calcinés et enterrés au cimetière de Petite Place Cazeau, le 26 juin 2020 », confie la danseuse. Avec ces deux structures, Amandine Saint Martin a présenté à l’Institut français en Haïti en juin 2023 le spectacle Doba qui a totalement conquis le cœur du public. 

DOBA, une oeuvre entièrement originale, représentant une première synthèse d’un double travail de recherche et de composition littéraire/ chorégraphique / musicale sur le DOBA haïtien comme posture et attitude patrimoniale. Le rendu est contemporain puisque les couleurs folkloriques sont réinterprétés dans le registre TKALFOU, une écriture propre à GLOBAL HIPHOP HAÏTI/ VIALA, signé Amandine Saint Martin et James Junior Célestin.

« Le son du tambour me fait vibrer de l’intérieur vers l’extérieur » Amandine Saint Martin

Pour Amandine, la danse est à la fois simplicité et complexité. C’est aussi « une aptitude innée, un élément de culture, une source de connaissance et de passion, une profession, une quête, des œuvres, des corps qui se disent, un moyen de vibrer en harmonie, un lien de cohésion, un simple regard, une invitation. »

Pour elle, la passion est un élément important dans la vie d’un artiste. « La passion est pour moi le plus beau des spectacles » a-t-elle déclaré. Quand elle entend le son du tambour, toute son âme est éveillée. « Le son du tambour me fait vibrer de l’intérieur vers l’extérieur », a-t-elle poursuivi. 

Amandine Saint Martin considère le corps comme un instrument de danse et de musiquecar,pour elle,la danse n’est pas silencieuse. Son projet « Atelye kò pwo » a été lauréat dans le cadre du programme de résidence Par 4 Chemins, du festival Quatre chemins. C’est un projet de danse contemporaine construit autour de la libre expression des émotions, du vécu et des rêves.  D’ailleurs, l’improvisation occupe une grande place dans son art. 

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Les voix de Sò Anne, Azor, la musique de kòd kreyòl, etc. habitent et nourrissent l’univers artistique d’Amandine Saint Martin. Pour la trentenaire, l’art est politique, patrimonial et mystique. C’est une porte d’entrée sur soi-même et en même temps sur la vie et le monde. 

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