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Bertho Jean-Pierre, au milieu du monde

Bertho Jean-Pierre, 29 ans, est un passionné de peinture. Talentueux, amoureux du pinceau et des couleurs, ce jeune plasticien n’a qu’une grande passion dans la vie : peindre.  

« La peinture est innée en moi », dit Bertho Jean-Pierre. L’air serein. Voix calme. Il a l’air timide. Celui qui est parfois inspiré de l’écrivain américain James Balwin, a commencé très tôt avec cet art. Il a grandi dans un milieu créatif : mère couturière et un père mâcon. « J’ai toujours eu le contact direct avec des dessins de couture de ma mère, des plans de maison de mon père. C’est tout ce qui a amorcé mon attirance pour la peinture dès ma tendre enfance » a-t-il dit.

Dès son plus jeune âge, Jean-Pierre a découvert la peinture à l’huile, initié par Ossey Dubic, le peintre paysagiste, chez qui il a découvert et observé avec ardeur des florilèges et des monographies des artistes peintres. Cette découverte a changé sa vision de l’art et en même temps a nourri son imaginaire. En 2017, il a fait son entrée au Centre d’art haïtien où il suit son premier cours avec la plasticienne Marie-Hélène Cauvin qui animait un atelier sur la linogravure.

La peinture, une manière de s’exprimer librement

Toile de Bertho Jean-Pierre
Bertho Jean-Pierre
Untitled 
2019,
Acrylic on canvas
70″×70″

Après cette formation, il a entamé une formation en Histoire de l’art qu’il a abandonné la même année pour entreprendre une étude en Anthropo-sociologie à l’Université d’Etat d’Haïti. Rien ne peut stopper la passion dévorante de Bertho pour la peinture. Il a toujours une toile à peindre. Un nouveau projet. En 2018, il a été l’un des participants à un atelier de création artistique ( Byen konte mal kalkile) organisé par le Centre d’Art en partenariat avec Milwaukee ART MUSEUM, en 2021, il a participé à une exposition à la Faculté des sciences humaines.

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Pour Jean-Pierre, la peinture est un moyen de s’exprimer, de dessiner le subconscient.  « Au-delà de la littérature pour laquelle je nourris une affection très particulière, la peinture est pour moi l’expression d’une certaine liberté », avoue l’artiste de 29 ans. De poursuivre : « Cet art est à mon sens un vecteur d’émotions, de ressentis, de sensations, et de non-dits, car la peinture a le pourvoir de provoquer chez l’observateur des interprétations diverses tout en lui permettant de s’évader, de blaguer, de raconter des histoires et autres. » 

Ses influences artistiques et ses inspirations      

 La peinture de Bertho se nourrit d’influences multiples. Il s’inspire aux prémices de son art de la technique d’autres peintres. « Mes influences artistiques évoluent avec le temps et suivent des périodes. Quand j’étais petit, j’adorais les tableaux de Prephète Duffaut dans l’anthologie des peintres haïtiens. En grandissant, j’ai visité des expositions, des galeries d’art, notamment le Centre d’Art où je me suis indéniablement intéressé aux œuvres de Marc Chagall et du peintre britannique, Francis Bacon pour sa sensibilité, ses couleurs et la déformation de ses personnages ».

Trouver l’inspiration, c’est ce qui hante toujours l’esprit créatif de Bertho. Il est sensiblement inspiré par tout ce qui l’entoure quand il traine ses yeux autour de lui. Ce sont des sujets jugés sans importances qui lui offrent des éléments plastiques sur lesquels s’appuyer pour exprimer une vision des choses.

Bertho crée tout simplement par envie. Parfois par besoin et souvent par inspiration. « Une idée, une émotion, une lecture d’un roman de Franz Kafka ou de James Baldwin…, le souvenir de Lucky Luke avec les frères Dalton, la simple écoute d’une musique de la révolution mexicaine un dimanche à l’heure du petit déjeuner, le jazz avec du café noir dans une chambre à soi, fermé souvent tout seul, avec une femme couchée dans un lit rempli de livres. Tout cela peut susciter chez moi l’envie ou le besoin d’exprimer mes ressentis et ma vision des choses à travers ma création. » 

« Je démarre souvent comme un chanteur de jazz qui s’improvise sans savoir où cela va l’emmener. » Bertho Jean-Pierre

Toile de Bertho Jean-Pierre
Bertho Jean-Pierre
Gravure sur linoléum

Dans ses processus de création, il réfléchit très peu à l’œuvre qu’il va produire et visualise aussi très peu l’aboutissement. « Je démarre souvent comme un chanteur de jazz qui s’improvise sans savoir où cela va l’emmener. » 

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Bertho décrit son art de la manière la plus simple et la plus évocatrice, à travers lequel il propose une lecture sous-réaliste, en exploitant une insoutenable légèreté d’une création qui cherche à montrer l’invisible dans le visible ou dire l’indicible. C’est, entre autres, l’expression de ses plus profondes sensibilités. A travers ses œuvres, il essaie de ne transcrire que des sentiments d’amour, de calme, de lutte, de résistance, de courage, d’harmonie et de bien-être, en montrant l’aspect des choses sans raconter toute l’histoire afin de susciter des questions sur ses œuvres riches en énigmes. 

Ce qui attire l’artiste dans la peinture est la sobriété. C’est pour cette raison que le noir et le blanc sont des symboles puissants dans sa création artistique. 

Sa peinture a un impact visuel avec de grandes surfaces de couleurs comme: les rouges, les verts, les jaunes, et les bleues.

Bertho Jean-Pierre fait partie des lauréats des résidences « Par 4 chemins-2023 », avec son projet « PETIT-GOÂVE ENTRE VIOLENCE ET SOUMISSION- Peinture /Arts plastique- Petit-Goâve. » Il souhaite que ses œuvres puissent faire le bonheur des observateurs et des amateurs d’art, et  qu’elles puissent être exposées dans les plus grands musées d’art contemporain, dans des biennales et dans de prestigieuses foires internationales.

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