Jeune femme âgée de 20 ans, originaire de Petit-Goâve, Stéphania Dorvilus fait de la mode pour révolutionner la mentalité et la perception des autres sur cette pratique. La mode est pour elle un art, tout ce qui dépasse le langage social. Entretien.

Qui est Stéphania Dorvilus ?

Stéphania DORVILUS, connue sur le pseudo de Vaysha, est une jeune fille de 20 ans, née à Petit-Goâve, d’un réseau familial mixte. Stéphania est étudiante en Relations Publiques et en haute couture, et elle est aussi mannequin professionnelle. Elle est cool, aimable, et très responsable.

Pourquoi avoir choisi le mannequinat ?

Je fais de la mode pour révolutionner la mentalité et la  perception que les autres font sur la pratique. Je ne veux pas simplement être une star dans les vidéos clips et faire des shootings pour des utilisateurs, mais tout au plus, travailler sur une nouvelle façon de concevoir non seulement les mannequins, mais également la pratique en tant que telle. Chacune de mes photos doivent être une source de motivation pour ceux et celles-là qui veulent se lancer dans ce monde.

Quelle est votre vision de la mode ?

La mode est un art, tout ce qui apporte un gout nouveau, tout ce qui est beau, tout ce qui, à mon sens, dépasse le langage social.

Votre aventure avec la mode a commencé depuis quand ?

J’ai débuté dans la mode grâce à un grand homme qui est Francky Saint-Fleur. Je l’ai rencontré, il y a 2 ans de cela, j’avais hâte de rentrer dans une agence pour me lancer, mais je ne savais pas comment faire puisqu’à ce moment-là il n’y avait pas eu d’agence de mannequins à Petit-Goâve. Et c’est là qu’il a commencé à me parler de ses projets pour implanter une agence dans la ville. Il faut dire que lui, il avait déjà son DEP+ en mode et environ six ans d’expérience comme mannequin actif. Il a monté l’agence au nom de « Cari-Model agency » en septembre 2017, delà tout a commencé pour moi. Son aide a été d’une grande utilité et son support me boostait afin  de donner le meilleur de moi-même parce qu’il me disait toujours: « Tu vas être une star internationale, mais il faut travailler tous les jours sans relâche ». Ses mots ont été une vraie source de motivation.

Quelle a été la première réaction de vos proches lorsqu’il.elle.s ont appris que vous vous lancez dans la mode ?

Cela n’a pas été vraiment un problème pour ma mère, puisque je caressais cette idée longtemps. Mais d’autres ami.e.s de la famille n’ont pas été du même avis.

Vous vous rappelez de votre première pose photographique ?

C’était un 17 Janvier, à Fort Royal Hôtel avec Cari-Model agency. Le directeur de l’agence, Francky Saint-Fleur  a travaillé la séance avec moi et il s’est assuré à ce que je sois à l’aise car je sentais la gêne montée en moi puisque c’était ma  première pose devant un photographe.

Vous avez combien de défilés de mode dans votre actif ?

J’ai fait trois défilés avec l’agence, le premier à Aquin dans un festival culturel organise par FCCA, le deuxième à Petit-Goâve, Gala fashion show, première Edition, la troisième, encore à Petit-Goâve dans la deuxième Edition de Gala fashion show. Et j’ai participé aussi dans un défilé à Port-au-Prince avec Stanley and Friends production.

Comment a été votre premier défilé ?

Ouf, j’étais à la fois gênée et stressée.  L’idée même de passer sur la passerelle m’avait complètement tétanisée. Mais, il faut dire que le directeur s’assurait de disposer des séances de coaching personnalisés pour les mannequins, il nous a organisé plusieurs séances de formation sur la façon de se comporter dans le back stage et sur passerelle. Tout cela nous a donc aidé (moi et les autres mannequins) à mieux gérer notre stress.

Vous avez une anecdote ou une histoire qui vous intrigue ?

J’ai été choisi par Romani Beauvais pour participer dans une vidéo clip de Black boy. Il m’avait dit quelque chose qui ne cessera pas de hanter mon esprit et jusqu’à présent. J’étais en retard dans le tournage, et il m’a dit d’un seul trait : « Stéphania, tu n’es pas encore prête à  devenir  une modèle  ». Cette phrase était encore mon booster, aujourd’hui,  je fais de mon mieux pour pouvoir m’améliorer et pour que cela ne se reproduise plus.

Estimez-vous confortable dans votre peau de mannequin ? Pensez-vous que la mode a toute sa valeur en Haïti ?

C’est plutôt gênant de répondre à cette question puisqu’on le sait tou.te.s, c’est un monde corrompu en Haïti. Je suis sujet à des avancées sexuelles presque tous les jours. Ils sont nombreux à vouloir profiter de moi, de ma capacité. Etre confortable, oui je le suis bon gré mal gré. Pour ce qui a rapport à la valorisation de la mode en Haïti, je salue les travaux du Patron de Cari-Model, Francky Saint-Fleur, qui se lance à fond dans la lutte pour une nouvelle façon de concevoir les pratiques de mode à travers ses six (6) articles qu’il a publiés au quotidien Le National entre le mois d’octobre et décembre de l’année dernière. Les gens ont tendance à étiqueter les mannequins, à véhiculer des mauvais discours en leur propos, mais lui, il propose une pratique libre, respectant toutes les normes éthiques et morales du métier.

Tout au long notre entretien, vous citez beaucoup Francky Saint-Fleur et  Cari-Model, cela dit quoi ?

Entre 2018 et 2019, au moins quatre articles ont été sortis à son propos. Donc je n’ai pas vraiment beaucoup de chose à ajouter. Pour Cari-Model, c’est mon foyer, je la dois toute ma fierté et ma célébrité de mannequin. Mais pour faire court, Cari-Model est une entreprise de mode qui travaille dans cinq domaines : Agence de mannequins, photographie, dance, magazine de mode et marque de vêtement. Le conseil de direction, treize membres, siège en permanence à Port-au-Prince. Si l’on voudrait nous joindre, nous sommes sur tous les réseaux sociaux,

Vous venez d’être promue à la tête de l’annexe de Cari-Model à Petit-Goâve. Comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre promotion ? Et comment vous sentiez-vous après la nouvelle ?

Rire ! Très bien. Lorsquej’ai été convoquée par le conseil de direction à Port-au-Prince, je ne savais même pas pourquoi puisque c’était pour la première fois. Je n’avais aucune idée de quoi le conseil allait me parler. Après un long exposé par les différents membres, le président et directeur général dudit conseil annonce que je suis nommée la nouvelle responsable de l’annexe de Petit-Goâve. Je n’avais pas les mots pour exprimer ce que je ressentais à ce moment-là, je ne savais pas quel type d’émotion exprimer. La seule chose que je savais, c’est que j’ai été émue. Prendre de la promotion dans une entreprise de mode comme Cari-Model m’est une des plus grandes choses pour cette nouvelle année. Et je promets de travailler inlassablement pour atteindre les meilleurs résultats que possible. Il est vrai que je n’ai pas beaucoup d’expérience comme leader, mais je compte sur les autres membres de mon équipe pour apporter leur soutien

Mon équipe et moi, nous avons déjà monté un calendrier de travail sur l’année et nous avons aussi entrepris des démarches auprès de nouveaux partenaires potentiels pour faciliter le travail. Pour l’instant, nous travaillons sur la troisième Edition de Gala Fashion Show pour le mois de Mars prochain et un bal masqué.

Y a-t-il quelque chose que vous voudriez ajouter ?

J’ai un conseil pour les jeunes qui veulent se lancer un jour dans la mode : Malgre mo detèminasyon ta vle efase nan kaye lavi w, se mete fòs reyekri l ak san sou pòtay destine w. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne faut jamais vous laisser influencer par les discours bidon et infondés sur quelque chose que vous voulez entreprendre. Soyez maitres et tuteurs de votre métier de passion.

Les arnaques sont partout, soyez vigilant.e.s dans votre parcours. Choisissez donc la meilleure agence de mannequins pour vous exercer.

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