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Judline Février : « Donner des soins est devenu pour moi une vocation à laquelle je prends plaisir ! »

Rubrique infirmier.e.s de la semaine

 Elle n’a pourtant pas choisi dès le départ les soins infirmiers. Mais elle sera vite conquise par cette profession. Aujourd’hui, Judline Février prend énormément de plaisir à sauver des vies.

Comme de nombreux jeunes qui ont intégré cette profession, Judline n’aimait pas les Sciences Infirmières au départ. Elle avait plutôt un penchant pour la médecine. À cause de ses parents, principalement sa mère, elle a emprunté le chemin des soins infirmiers. Une fois arrivé à l’UNDH à la faculté des sciences infirmières, les professeurs, les monitrices et ses expériences de stage l’ont donné le goût de la profession. « J’ai commencé à l’aimer et j’ai fini par l’adorer, du coup j’ai enlevé de ma tête l’idée de devenir médecin, a-t-elle confié.

Dès lors ses aventures se multiplient. Elle a fait des expériences plutôt intéressantes. L’une de ses plus grandes a été durant la période où la Covid-19 faisait rage en Haïti. Elle a travaillé pour le MSPP/SUD dans la prise en charge des patients atteints de Covid19 au centre sanatorium des Cayes. « Recevoir des malades avec des difficultés respiratoires sévères, forte agitation, des parents affolés qui pensaient que leur malade allait mourir, et quelques jours après, voir ces malades-là debout et en pleine forme qui vous remercient de leur avoir sauvé la vie, ça c’est génial ! », raconte-t-elle.

Par ailleurs, elle a connu des jours élégiaques dans l’exercice de cette profession qu’elle aime tant, comme ce jour où elle a été injuriée par une infirmière en chef d’une institution devant les parents d’un malade en pleine réalisation d’une technique. En dépit de tout, Miss Février n’a pas cessé d’appendre et de renforcer ses compétences. Elle a suivi de nombreuses formations telles sur l’oxygénothérapie, la prise en charge des patients atteints de Covid19, la réanimation cardio-respiratoire, les premiers soins psychologiques avec des institutions comme le MSPP, CRS, CARITAS, USAID, etc.

Février Judline est née le 30 août 1993 à Chantal, dans le Département du Sud. Elle est la 4e d’une famille de 7 enfants. Intelligente, ouverte d’esprit, humble et très optimiste, elle a tout d’une infirmière exemplaire.

Miss Février a fait ses études primaires chez les sœurs de la charité de St Louis et ses études secondaires au collège Frère Odile Joseph des Cayes. Elle a étudié les sciences infirmières à l’Université Notre dame d’Haïti/UDERS Cayes d’où elle est sortie diplômée et licenciée en Juillet 2018. Elle a aussi décroché un diplôme d’études supérieures en technique de secourisme au CRDAI en Juillet 2019. Immédiatement après l’obtention de son diplôme en sciences infirmières, Judline nous affirme que son brillant parcours à l’université Notre dame d’Haïti l’a permis d’être choisie pour travailler à la faculté des sciences infirmières comme assistante coordonnatrice et monitrice. En cette même année, les sœurs de la charité de St Louis ont fait appel à elle pour être la responsable d’une infirmerie au sein de leur institution. Elle avait pour charge de prendre soins des enfants malades en leur donnant les premiers soins. Elle était aussi responsable des séances éducatives sur des sujets en rapport avec le domaine de la santé.

Travaillant d’arrache-pied pour atteindre ses multiples rêves, Miss Février n’est pas encore au point d’être satisfaite. Tout comme ses rêves, elle a aussi de multiples atouts. Judline n’est pas qu’infirmière. Elle est professeure de langue et de pièces classiques dans une école congréganiste de la ville des Cayes. Elle chante tout également et fait du commerce. Toujours utile à sa communauté, elle est secrétaire de l’association de la jeunesse de son église, présidente d’un groupe de jeunes filles, et donne souvent des séances de formation et de sensibilisation.

Sa véritable passion reste les soins. Cette charmante infirmière déploie toute son énergie pour vivifier ses patients. « Sauvez des vies, redonnez le sourire, ça n’a pas de prix ! Notre satisfaction se trouve dans le bien-être d’une famille qui rentre chez elle avec son malade, qui était moribond, debout. Ou encore dans le sommeil d’un patient qui avait une douleur atroce », a-t-elle déclaré.

Cependant, beaucoup de changements sont nécessaires en vue d’améliorer les soins infirmiers en Haïti. Pour Judline, il est essentiel qu’on accorde un peu d’importance aux nouveaux et nouvelles diplômé.e.s de la profession, car trop de jeunes sont au chômage alors qu’il y a un manque de personnel dans les milieux hospitaliers. Elle leur souhaite du courage et leur demande de tenir ferme malgré l’incompréhension de nos dirigeants. Et elle rappelle, une fois de plus, que cette profession est l’une des plus nobles.

Infirmier(ère) de la semaine est une rubrique lancée par Clara Guillaume et son Staff qui vise à présenter des infirmier(ère)s exemplaires évoluant en Haïti. Contact: missjclaw@gmail.com

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